Le comité directeur du Fonds Pacifique s’est réuni aujourd’hui à la Présidence afin d’examiner la répartition de son enveloppe annuelle, qui s’élève désormais à près de 300 millions de francs, en baisse en raison des contraintes budgétaires de l’État. Créé en 1985 pour faciliter l’intégration régionale des collectivités françaises et des États indépendants du Pacifique, ce fonds finance chaque année des projets portés tant par la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna que par leurs voisins insulaires.
Véronique Roger-Lacan, ambassadrice pour le Pacifique et représentante permanente de la France auprès de la Communauté du Pacifique, a précisé que la priorité pour 2025 était donnée aux initiatives s’inscrivant dans la perspective de la prochaine Conférence des Nations unies sur les océans, qui se tiendra à Nice en juin. Elle a indiqué que, pour cette édition, les thématiques retenues portaient sur la lutte contre le réchauffement climatique, la promotion d’une nutrition durable et le renforcement de l’intégration économique entre les États et territoires de la région.
Interrogée sur des exemples concrets de projets, elle a expliqué que plusieurs dispositifs visaient à lutter contre l’érosion côtière et la montée des eaux, tandis que d’autres s’attachaient à freiner la prolifération des insectes vecteurs de maladies. Elle a cité le cas de l’Institut Louis-Malardé, en Polynésie française, dont les laboratoires sont régulièrement présentés comme des références dans la mise au point de techniques de lutte biologique adaptées aux climats tropicaux.
L’ambassadrice a également rappelé l’importance du maillage diplomatique français dans le Pacifique, avec sept ambassades en poste, qui favorise le partage d’expertises et de ressources. Elle a souligné que les scories issues de la production de nickel en Nouvelle-Calédonie intéressaient particulièrement certaines îles basses, comme Tuvalu, Kiribati ou le Vanuatu, qui ne peuvent plus extraire de sable sans aggraver leur érosion côtière : ces résidus miniers pourraient désormais servir de matériaux de renforcement des rivages. De même, elle a mentionné la collaboration du Centre de recherche insulaire et observatoire de l’environnement (Criobe) de Polynésie française avec des laboratoires de plusieurs voisins du Pacifique.
Enfin, répondant à une question sur l’avenir du budget, elle a indiqué que les négociations étaient en cours pour ramener l’enveloppe au niveau d’origine et que le prochain sommet Pacifique-France, qui se tiendra prochainement, constituera une occasion propice pour traiter ce dossier.
Patrice Clech
Opinion Internationale