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12H12 - lundi 12 mai 2025

Crise diplomatique : Alger expulse quinze nouveaux agents français, Paris promet une riposte

 

Les relations déjà exécrables entre la France et l’Algérie viennent de franchir un nouveau seuil de tension. Ce lundi 12 mai, Alger a exigé le « rapatriement immédiat » de quinze agents français récemment déployés dans le cadre de missions temporaires, notamment dans les services consulaires. Une mesure qualifiée d’« incompréhensible et brutale » par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui promet une réponse « immédiate, ferme et proportionnée ».

Ce n’est pas la première fois que l’Algérie prend une telle décision : en avril, douze fonctionnaires français avaient déjà été déclarés persona non grata. Paris avait alors riposté en expulsant, à son tour, douze agents algériens et en rappelant son ambassadeur. Depuis, la relation diplomatique est restée gelée. Le retour à un dialogue semblait possible avec la visite annoncée d’élus français à Sétif pour la commémoration du 8 mai 1945, mais cette nouvelle salve d’expulsions semble avoir réduit à néant tout espoir d’apaisement.

Officiellement, Alger reproche à Paris de retarder depuis plus de cinq mois l’accréditation de deux consuls généraux et de sept consuls. En toile de fond, cependant, une tension plus profonde liée à des soupçons d’espionnage et de pressions diplomatiques. L’article publié ce week-end dans Le Journal du Dimanche sur les prétendues « barbouzeries algériennes » en France a mis le feu aux poudres. Il y est question de tentatives d’intimidation d’opposants algériens exilés et de circuits opaques liés aux services de renseignement du régime de Tebboune.

 

Le spectre d’une rupture

À Paris, on affirme ne pas comprendre le chiffre de quinze agents ciblés, certains étant, selon les autorités françaises, de simples agents consulaires et non des membres du renseignement. Mais au-delà du fond, c’est la méthode – brutale et sans dialogue préalable – qui scandalise les autorités françaises. Une riposte semble désormais inévitable, et certains diplomates évoquent déjà une possible remise en cause de l’accord bilatéral de 2013 sur la circulation des personnels diplomatiques.

La crise actuelle confirme que les rancunes historiques, les divergences stratégiques et la crispation politique des deux régimes rendent toute normalisation durable particulièrement fragile. Entre accusations d’espionnage, propagande nationale et querelles sur le Sahara occidental, Paris et Alger s’enfoncent dans une spirale de confrontation sans issue claire.

 

La Rédaction d’Opinion Internationale

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