Edito
12H51 - mercredi 7 mai 2025

Martinique : quand le RPPRAC fait de plus en plus de politique. L’édito de Michel Taube

 

Quand le RPPRAC fait de plus en plus de politique. L’édito de Michel Taube

Les Martiniquais et les Français en ont-ils fini avec le RPPRAC ? On aurait pu le croire après les événements de l’automne 2024, lorsque ce groupuscule radical, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, a mis le feu aux poudres sociales et littéralement incendié la Martinique sous couvert de lutte contre la vie chère. Barrages, pillages, violences, intrusion à la résidence préfectorale : leur radicalité avait atteint un niveau de rupture avec l’ordre républicain. Des poursuites judiciaires ont suivi, et leur leader, Rodrigue Petitot, a été placé en détention provisoire. Le soufflé semblait retomber.

Mais c’était mal connaître ce mouvement. Depuis février, le RPPRAC a entamé une mue politique. Son intronisation s’est faite en grande pompe à l’occasion de la visite officielle de Manuel Valls en Martinique le 17 mars dernier. Le ministre des Outre-mer, en acceptant de rencontrer ses représentants, a offert au RPPRAC un brevet de respectabilité. Et pourtant, pour ne citer qu’un fait, l’un des participants à cette rencontre, Mario Briand, garde du corps de Petitot, est toujours soupçonné d’implication dans les violences de novembre. Cherchez l’erreur.

Depuis, la n°2 du mouvement, Aude Goussard, a annoncé sa démission… tout en poursuivant, sous d’autres habits, la même croisade politique. La semeuse de troubles se transforme en femme politique et va chercher, c’est sûr, à être élue lors des prochaines échéances électorales.

La dernière offensive du RPPRAC ? L’exigence d’Assises de la vie chère, réclamées devant l’hôtel de la Collectivité Territoriale de Martinique, le 28 avril dernier. Le RPPRAC veut y réunir tous les députés des Outre-mer, dans un grand raout où il jouerait, évidemment, le rôle central. La CTM, présidée par Serge Letchimy, a eu la sagesse de refuser de participer à cette opération de communication masquée en colloque. Elle propose ses propres ateliers à l’automne. Mais cela ne suffit pas au RPPRAC, qui exige la démission de Letchimy « s’il n’est pas en mesure de participer ». De la revendication sociale, on est passé à l’ultimatum politique. Toujours la même radicalité, la même violence politique.

La vérité est que ce mouvement ne fait plus mystère de ses ambitions. Il joue désormais dans l’arène politique, et trouve dans certains relais de La France Insoumise et de l’extrême gauche un écho idéologique inquiétant. Cette alliance est en train d’offrir au RPPRAC une courroie de transmission à l’Assemblée nationale et dans les médias. Leurs discours radicaux s’infiltrent, leurs postures deviennent acceptables, leur rhétorique victimaire fait école.

La question est désormais la suivante : les dirigeants du RPPRAC vont-ils transformer leur colère en bulletins de vote ? C’est tout l’enjeu des prochains mois. Car derrière la façade associative, c’est bien une machine politique qui se met en place. Et si la République baisse la garde, elle pourrait bien être dépassée par ceux qui, hier encore, prenaient d’assaut la résidence du préfet.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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