Les Français attendaient beaucoup de cette conférence sur les Finances Publiques organisée par le Premier Ministre, avec son gouvernement au grand complet. Après plus de 100 jours à Matignon, on était en droit d’attendre des annonces phares, des mesures fortes, un cap, un souffle. On allait voir ce qu’on allait voir…
Les Français n’ont eu droit qu’à un exercice d’illusion. Ils espéraient des actes, ils n’ont eu que des constats. Des chiffres et des constats, et un rendez-vous à dans 100 jours…
Les Français attendaient autre chose : des mesures concrètes, pas des rapports, du pouvoir d’achat, pas des postures, une politique du réel, pas des slogans fatigués.
Sur les constats, force est de souligner que depuis longtemps tous les principaux décideurs économiques et politiques les partagent. Il faut que plus de Français travaillent, plus de jeunes, plus de femmes, plus de seniors. Il faut que nous produisions plus en France et consommions moins de biens importés. Il faut restaurer compétitivité et productivité, baisser le coût du travail, redonner du pouvoir d’achat, tout en diminuant notre dette et nos déficits.
Il faut, il faut, il faut, oui mais comment ?
C’est bien sûr sur le comment que nous attendions le Premier Ministre et son Gouvernement, et là, c’est la page blanche ! Le Pr Bayrou ne répond pas à la question posée et remet à demain, ou dans 100 jours, ce qu’il aurait dû annoncer hier ! Cette procrastination engendre une frustration chez tous les Français.
Pire, Bayrou aurait dû profiter de ce moment pour donner du souffle à sa gouvernance, indiquer un cap. Nous en sommes loin. Il fut comme d’habitude lénifiant, presque hypnotique, surtout soporifique.
Les Français ont besoin d’un Gouvernement qui gouverne, pas d’un gouvernement spectateur ou commentateur des données de l’Insee !
Les Français veulent non pas qu’on « serre la ceinture des retraités » mais qu’on serre la ceinture sur les dépenses de l’Etat ! D’ailleurs quel est le coût de toutes ces conférences et conclaves qui ne sont qu’un village Potemkine d’une bonne gouvernance ?
Les Français veulent des mesures qui leur redonnent du pouvoir d’achat, qui relancent notre économie, qui créent de vrais emplois dans le secteur privé. Les Français ne veulent pas qu’on retombe dans le vieux mantra de la gauche, « prendre aux riches pour donner aux pauvres », qui est surtout prendre à ceux qui créent et travaillent pour colmater les errances des hauts fonctionnaires. Quand une baignoire est trouée, on ne cherche pas à verser plus d’eau pour maintenir le niveau, on colmate d’abord les trous !
Les Français souhaitent qu’on réindustrialise notre pays, qu’on améliore notre souveraineté économique. Ils sont prêts à travailler plus à condition de gagner plus. Ils veulent vivre mieux, et que leurs enfants vivent encore mieux. Ils veulent participer au Progrès, qu’on améliore leur Avenir ! Mais qui parle encore de Progrès et d’Avenir parmi nos responsables politiques ?
Les Français sont même prêts à ce que nous remettions à plat notre système social, que nous réécrivions ensemble notre Pacte Social, ce qui nous fait Nation. Ils comprennent que le Travail au sens large ne peut plus être la principale source de revenus de l’Etat. Ils aimeraient que le fardeau soit mieux réparti. Moins de prélèvements sur les salaires et retraites et plus sur la consommation.
Et là, le Pr Bayrou est complètement hors sujet !
Bayrou nous dit que la « Vérité permet d’agir », c’est vrai. Il cite Lénine et Trotski, pourquoi pas, en disant que la vérité est révolutionnaire. Il oublie que la révolution fait tomber les têtes des dirigeants et aboutit souvent à la Terreur pour tous, la Démocratie ne recherche pas la révolution mais l’évolution ! La Vérité est évolutionnaire. Les dictatures ont la Vérité, les démocraties cherchent la Vérité, et rassemblent les vérités qui sont éparses.
Bayrou cite Mendès France, qui pense « que le pays accepte la vérité, qu’il est prêt à prendre la résolution inflexible de guérir… ». Absolument ! alors comme le pays connaît le diagnostic depuis si longtemps, proposez le traitement pour nous guérir, M le Premier Ministre ! Attendre, c’est nous faire prendre le risque collectif de l’aggravation de la maladie ! C’est une perte de chance pour le pays…
Les Français n’ont plus besoin, depuis longtemps, de quelqu’un qui leur fasse un simple diagnostic, ils attendent un dirigeant qui a le courage de tirer toutes les conséquences du diagnostic et d’appliquer une thérapie.
Les Français attendent qu’on gouverne. Pas qu’on commente. Ils veulent moins de tribunes, plus d’action. Moins de grands-messes technocratiques, plus de réformes tangibles. Moins d’État bavard, plus d’État stratège.
Les Français méritent une gouvernance qui décide, qui tranche, qui investit dans la croissance et la justice, dans le Progrès et l’Avenir, une gouvernance qui ne se contente plus de regarder la baignoire fuir… mais qui colmate enfin les fuites.
Il nous faut très vite changer d’équipe, avec un Premier Ministre focalisé sur les solutions à acter dès aujourd’hui, une équipe gouvernementale qui propose et décide pour améliorer vraiment la vie des Français, pour nous guérir et nous remettre en pleine forme ici et maintenant !