Edito
03H43 - mardi 1 décembre 2020

Covid-19 : il faut en finir avec l’attestation de l’absurde qui ridiculise la France. L’édito de Michel Taube

 

 

Emmanuel Macron et Jean Castex sont rassurés : il ne doit pas y avoir un seul pays au monde dont la population félicite chaudement ses dirigeants pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.

En France comme ailleurs, on s’auto-congratule chaleureusement en hauts lieux. Pourtant, la mortalité de la Covid y est l’une des plus élevées de la planète et la récession l’une des plus sévères. C’est aussi l’un des pays, et sans doute même le pays démocratique, où les privations de libertés sont les plus sévères, pour un résultat donc… passable (soyons indulgents).

Au concours mondial des incohérences, nous décrochons aussi le pompon. En dresser la liste serait trop long, un important média allemand nous ayant même « kalifiés » d’absurdistan (ja ja). Focalisons notre attention sur la « connerie » (trivialité empruntée au ministre de l’Intérieur) du moment : l’attestation de sortie. Elle était inutile, frustrante, détournée à façon dans l’hypocrisie la plus générale par chacun qui cochait la case qui l’arrangeait, et utilisée nulle part ailleurs sur terre. La voici maintenant au firmament de l’absurdité (pardon, de la connerie), au point qu’il faille s’inquiéter de la santé mentale des grands esprits qui l’ont conçue, et de la clairvoyance des gouvernants qui l’ont entérinée.

Depuis samedi, il n’existe plus d’achat « de première nécessité ». On peut donc se rendre dans n’importe quel commerce (hors restaurants, bars, salle de sport, etc.) sans limitation de distance (certes, le périmètre a été étendu à 20 km) ni de durée. Légalement, on peut donc traverser la forêt en pleine nuit : au cas où l’on tomberait sur une patrouille d’agents de la force publique exigeant la présentation de la fameuse attestation, nous serions en droit d’indiquer que l’on se laisse guider par les étoiles ou la lune jusqu’au prochain commerce, pour y acheter n’importe quoi, pourvu que l’on puisse bénéficier du Black Friday qui dure trois semaines.

Plus prosaïquement, n’importe qui pouvant effectivement faire ses achats où bon lui semble, l’obligation de s’autoriser soi-même à le faire relève de l’absurde. Au mieux (ou au pire) ce serait un prétexte pour dresser quelques contraventions à ceux qui auraient oublié leur sésame. En tout cas, c’est profondément anti-écologique : tout ce papier, cette encre, cette consommation électrique pour les attestations sur smartphone. À quoi bon ce manège grotesque, générateur de stress pour celui qui aurait oublié de s’autoriser.

Monsieur le Président, n’avez-vous pas mieux à faire ? Occupez-vous de châtier les casseurs et autres islamistes, pour n’évoquer que le volet juridico-sécuritaire.

S’agissant de l’absurdité administrative (et politique) globale, il est urgent que le jeune président moderne de la start-up nation France fasse cesser cette fuite en avant devenue chute dans le précipice du ridicule. À moins qu’il en soit l’initiateur ou l’admirateur. À moins que la France, quels que soient ses dirigeants, soit définitivement et irrémédiablement rebaptisée Absurdistan. Nous ne voulons y croire…

 

Michel Taube

 

 

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