Abolir la peine de mort
17H17 - mercredi 15 juin 2016

La peine de mort séduit toujours un peu la candidate démocrate

 

Ces cinq dernières années, l’usage de la peine capitale est en déclin aux États-Unis, et l’État de New York, comme dix-sept autres, l’a même abolie récemment. Hillary Clinton est la candidate d’un parti démocrate qui tend vers l’abolitionnisme pur, mais sa formule personnelle : que l’État fédéral soit seul habilité à prononcer des peines.

Crédit photo : Marc Nozell, Flickr CC

Crédit photo : Marc Nozell, Flickr CC

Hillary Clinton a toujours été changeante sur les modalités d’application de la peine de mort, mais par-dessus tout, elle est partisane du maintien de cette peine dans les textes. 

Car pour elle, la question n’est pas si oui ou non une société doit accepter d’appliquer la peine capitale, mais surtout quelle est la nature de son application.

Madame Clinton a expliqué, il y a quelques mois, que les États fédérés appliquaient trop souvent cette peine, trop souvent à tort et à trop de Noirs. Il s’agit donc d’avouer, ce qui est vrai, que la peine de mort finit pas être discriminatoire. Les Noirs sont surreprésentés, surtout les pauvres. Les États fédérés ont exécuté des innocents, se lamente-t-elle. Ainsi dit-elle – lorsque coincée – qu’elle est surtout contre la loi telle qu’appliquée par ces États. 

En ce qui concerne le niveau fédéral, la peine capitale existe et fonctionne plutôt bien, selon elle, comme contre les pirates de l’air par exemple. Ainsi, madame Clinton estime que seul l’État fédéral devrait être habilité à appliquer la peine capitale, surtout à la lumière de la multiplication des actes terroristes.

Lors de ses apparitions publiques, elle laisse son public perplexe. Elle voudrait que les fédérés ne soient plus autorisés à condamner à mort. Que le fédéral assume tout. Rares sont ceux qui expriment de telles idées mi-figue mi-raisin. Elle a bien condamné, certes à demi-mot, le « Crime Bill » de 1994, une loi fédérale importante qui injecta 31 milliards de dollars dans les polices du pays, souvent qualifiée de raciste car résultant en un taux d’incarcération disproportionné de Noirs, mais ratifiée par Bill Clinton. Aujourd’hui le reproche est fait à Hillary d’avoir soutenu son mari dans l’adoption de cette loi somme toute trop droitière.