Abolir la peine de mort
12H58 - mercredi 7 janvier 2015

La peine de mort n’est jamais dissuasive… surtout contre le terrorisme. Que ce soit au Pakistan ou aux Etats-Unis…

 

 

Selon l’Agence Télégraphique Suisse, reprise par le site www.lapeinedemort.org, les autorités pakistanaises ont pendu ce matin deux hommes condamnés à mort par des tribunaux antiterroristes.

 

PEINE-DE-MORT

 

Neuf personnes avaient déjà été exécutées mi-décembre, en réponse à l’assassinat sauvage par un commando taliban de plus de 138 enfants dans une école militaire à Peshawar. Près de 500 exécutions de condamnés à mort pour attentats terroristes sont annoncées par le ministère de l’Intérieur pakistanais. Ce faisant, le Pakistan a suspendu un moratoire fragile sur la peine de mort qu’il observait depuis 2008. 

Direction les Etats-Unis : lundi 5 janvier, à Boston, s’ouvrait le procès de Djokhar Tsarnaev, 21 ans, accusé d’avoir posé deux bombes le 15 avril 2013, sur la ligne d’arrivée du marathon de Boston. Le procès se tient dans la capitale de l’Etat du Massachussets qui a aboli la peine de mort en 1982. Mais, comme il s’agit d’un crime terroriste, les faits relèvent de l’Etat fédéral et l’accusé encourt donc la peine de mort.

Que ce soit au Pakistan ou aux Etats-Unis, un terroriste condamné à mort et exécuté sort vainqueur du défi qu’il a adressé à la société des hommes en semant la terreur et en se faisant ensuite exécuter par la société.

Le dessein eschatologique du terroriste est évident et, avec sa mise à mort, il se double d’un statut de martyr auprès de ses acolytes qui ne peut que les encourager à redoubler de haine et de violence. Les terroristes sont certainement les seuls criminels qui cherchent la mort pour eux-mêmes, soit en se faisant exploser comme kamikazes dans les attentats qu’ils exécutent, soit en se faisant condamner à mort par des justices vengeresses.

L’Union Européenne a condamné la reprise des exécutions au Pakistan et nous ne doutons qu’elle se fera entendre lorsque Barack Obama ou sa(son) successeur(e) sera saisi dans les mois ou années qui viennent d’une éventuelle demande de commutation de la probable condamnation à mort du terroriste de Boston. 

Contre les terroristes plus que contre tout autre criminel, la peine de mort n’est jamais dissuasive !

En rédigeant cet édito, nous apprenons le carnage qui endeuille Charlie Hebdo et tous les amoureux d’une presse libre et indépendante. Nous adressons toutes nos condoléances à l’équipe de Charlie Hebdo et à leurs proches. Ces faits ne doivent pas nous résigner à abandonner nos valeurs de dignité et de justice même si la folie de ces criminels devra être pourchassée et réprimée avec la plus grande sévérité.

Directeur de la publication