15H27 - jeudi 5 janvier 2017

Assistants du FN au Parlement européen : la justice enquête

jeudi 5 janvier 2017 - 15H27

Déjà confronté à la perspective d’un procès sur le financement de ses législatives en 2012, le Front national voit les nuages judiciaires s’accumuler: le parquet de Paris a confié à des juges d’instruction l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs de ses assistants au Parlement européen.

L’information judiciaire, confiée aux juges du pôle financier, a été ouverte le 15 décembre pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé, a précisé une source judiciaire à l’AFP.

Le parquet avait été saisi par le Parlement européen après les élections de mai 2014, remportées par le parti d’extrême droite en France, qui avait envoyé 24 élus au Parlement de Strasbourg, avec près de 25% des suffrages. Parmi eux, les principales figures du parti, dont sa présidente Marine Le Pen, son cofondateur Jean-Marie Le Pen ou encore Florian Philippot.
A cette époque, les soupçons portaient sur les conditions dans lesquelles étaient employés et payés 20 assistants d’élus frontistes au Parlement européen, car leurs noms apparaissaient aussi sur le dernier organigramme du parti en France. Ces doubles inscriptions laissaient supposer que les personnes pouvaient être affectées à d’autres tâches que le travail parlementaire tout en étant rémunérées par les fonds européens.

« On ne peut pas être payé par le Parlement européen et travailler pour un parti », avait résumé le président du Parlement, le socialiste Martin Schulz.

Malversations 

Le Front national est déjà confronté à plusieurs enquêtes sur des soupçons de malversations dans le financement de ses campagnes depuis 2012. Le parti d’extrême droite a été renvoyé en procès par les juges d’instruction pour complicité d’escroquerie au préjudice de l’État, qui rembourse les frais de campagne, lors des législatives de 2012.

Deux de ses dirigeants, son trésorier Wallerand de Saint-Just et Jean-François Jalkh, sont aussi poursuivis, le premier pour recel d’abus de biens sociaux, le second pour escroqueries, abus de confiance et recel d’abus de biens sociaux.