Le Service des Transports Maritimes (STM), véritable lien vital entre Petite-Terre et Grande-Terre, s’apprête à connaître une nouvelle zone de turbulence. Le syndicat Force Ouvrière a déposé un préavis de grève pour le mardi 12 août, pointant du doigt une possible privatisation de ce service public. Cette perspective, que l’organisation syndicale rejette fermement, est alimentée par des rumeurs récurrentes et par la dégradation persistante du fonctionnement du STM.

Pour les agents, cette privatisation mettrait fin à un service déjà fragilisé par des années de difficultés structurelles. Si certains observateurs dénoncent une mauvaise organisation interne, d’autres estiment que le problème réside surtout dans une gouvernance défaillante. Depuis sa prise en charge par le Conseil départemental en 2004, après une décentralisation jugée inaboutie, le STM n’a cessé de cumuler déficits, retards et tensions sociales, tout en échappant aux tentatives de réforme.

Le préfet de Mayotte a saisi la Chambre régionale des comptes (CRC) sur la situation budgétaire du Département, ce qui inclut l’avenir du STM. Cette intervention pourrait relancer des décisions structurelles, alors que le vice-président en charge des transports écarte l’idée d’une privatisation. Selon lui, c’est plutôt une refonte profonde qui s’impose pour garantir la pérennité et l’efficacité du service.

Les usagers, eux, redoutent de nouvelles perturbations sur cette ligne maritime essentielle à la vie quotidienne et à l’économie de l’archipel. La grève annoncée pourrait compliquer encore un peu plus les déplacements entre les deux rives de Mayotte, accentuant le sentiment d’incertitude qui pèse sur l’avenir du STM.

Patrice Clech