
Il n’y aura ni référendum sur l’indépendance ni Etat-association mais bien la Nouvelle Calédonie dans la République française !
C’est un accord historique qui vient d’être signé à Bougival entre tous les protagonistes de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ! Dix jours de négociations en conclave dans un Hilton pour aboutir à une victoire sur les semeurs de violence et de haine, sur les adversaires résolus de la présence française partout dans le monde.
Loyalistes et indépendantistes non violents (pas ceux qui ont mis le feu en 2024 et dont plusieurs croupissent en prison) ont fait des concessions mutuelles pour sortir par le haut d’une crise mortifère.
Des idées audacieuses ont été adoptées pour obtenir un accord historique : création d’une loi fondamentale inscrite dans la Constitution française, création d’une nationalité calédonienne offrant aux Calédoniens une double nationalité, à la fois française et calédonienne ; ouverture du corps électoral pour les élections provinciales aux personnes nées en Nouvelle-Calédonie ainsi qu’à celles y résidant depuis au moins 15 ans de manière continue ; nouvelle répartition des sièges au Congrès ; transfert à la Nouvelle-Calédonie de la compétence des relations internationales ; renforcement des provinces notamment par le transfert de la compétence fiscale…
Certaines dispositions de l’accord pourront inquiéter, notamment la double nationalité (n’aurait-on pu parler de citoyenneté ?) et la compétence diplomatique, mais, comme nous le confiait l’un des principaux signataires de l’Accord de Bougival au petit jour, au terme d’une ultime nuit blanche d’âpres discussions, dures mais cordiales, « il a fallu faire des concessions pour sauver l’essentiel ».
Ce statut « pérenne » pour la Nouvelle-Calédonie sera soumis à un référendum local parmi les Calédoniens au printemps 2026 mais, encore une fois, il n’y aura pas un quatrième référendum. Si ce nouveau statut est adopté, une loi organique spéciale sera votée au Parlement français. Les élections provinciales, quant à elles, pourraient alors être organisées en mai ou juin 2026.
Dans les pas des Accords de Matignon et de Nouméa, l’Accord de Bougival est une victoire politique pour Emmanuel Macron et plus particulièrement pour Manuel Valls qui a dû penser à Michel Rocard en ces heures historiques. Celui que nous avons surnommé « le premier ministre des Outre-mer », a salué « un engagement majeur, fruit d’un long travail de négociations au cours duquel les partenaires calédoniens ont fait le choix du courage et de la responsabilité. »
Nul doute que les prochains mois seront décisifs et que les jusqu’au-boutistes parmi les indépendantistes voudront en découdre et tout faire pour faire échouer cet accord.
Car comme nous le confiait le même témoin de ce moment d’histoire « nos enfants pourront grandir tranquilles dans la République française et ne connaîtront pas ce que nous avons enduré, nous ! ».
Une fois l’accord de Bougival scellé dans le marbre, l’essentiel des efforts pourront être mis sur le développement économique et sociétal de la Nouvelle-Calédonie.
Michel Taube





















