Edito
19H48 - samedi 20 septembre 2025

L’appel des maires aux Français : osez l’engagement ! L’édito de Michel Taube

 

Les maires s’adressent aux Français : osez l’engagement ! L'édito de Michel Taube

La vie de maire est de plus en plus difficile, risquée, exposée.

A six mois des élections municipales qui vont inaugurer quatre années de rendez-vous électoraux qui risquent de changer en profondeur le paysage politique de la France, les maires sont en train de passer de statut des plus aimés des élus à des mal-aimés de la République. Malgré quatre fois plus de démissions qu’il y a dix ans, soit plus de 40 démissions de maires par mois, malgré 80% des maires qui disent avoir été victimes de violences, le maire reste l’élu préféré des Français.

 Alors que plus de 2 000 maires ont jeté l’éponge durant ce mandat, l’Association des maires de France lance un cri du cœur aux Français : « Osez l’engagement ! ». À l’approche des municipales de mars 2026, cette campagne nationale n’est pas seulement une opération de communication, c’est un appel républicain, presque une supplique, adressée à une France qui doute d’elle-même et de ses institutions.

Car c’est là le paradoxe : si les Français se méfient du président, du Parlement, des partis, ils continuent de faire confiance à leur maire. Selon l’enquête AMF–CEVIPOF publiée en juin, 69 % leur font confiance, loin devant tous les autres responsables politiques. Pourquoi ? Parce que le maire incarne ce qui manque tant à la République : l’honnêteté, la proximité, l’efficacité. Trois qualités que nos concitoyens plébiscitent, loin des postures parisiennes.

Mais les maires sont fatigués. Ils sont confrontés à une violence qui monte partout, jusque dans les campagnes. Menaces, insultes, agressions : l’écharpe tricolore attire désormais les coups autant que les respects. Et pourtant, 73 % des Français se disent satisfaits de leur municipalité. Mieux : 58 % souhaitent que leur maire actuel se représente. C’est dire à quel point, malgré les difficultés, l’ancrage local demeure la planche de salut d’une démocratie nationale à bout de souffle.

La campagne « Osez l’engagement ! » veut donc réveiller les vocations. Elle vise les jeunes, les femmes, mais aussi tous ces citoyens qui, dans le secret de leur conscience, se disent qu’ils aimeraient agir mais manquent de temps ou d’audace. Un potentiel énorme : près de 12 millions de Français seraient prêts, en théorie, à siéger dans un conseil municipal ! Encore faut-il leur donner l’envie et les moyens.

D’où un kit de communication diffusé dès juillet, déjà téléchargé 20 000 fois, ces vidéos produites avec des influenceurs comme Cyrus North ou Mister Geopolitix, ou des journalistes comme Alex Darmon, ces rendez-vous du Congrès des maires en novembre, et ce compte à rebours jusqu’aux municipales.

Les priorités des Français rencontrent celles des maires : la sécurité arrive en tête (43 %), devant l’écologie, les services publics de proximité et l’économie locale. Les Français veulent de la rigueur, de la transparence et surtout des résultats. Ils veulent que leurs élus se battent pour leur commune, qu’ils tiennent leurs engagements, qu’ils protègent l’école, la voirie, l’action sociale. Ils n’attendent pas des promesses de lendemains qui chantent, mais des solutions concrètes pour leur quotidien.

« Osez l’engagement » : ce slogan n’est pas qu’une incitation électorale. C’est une alerte. Si les maires venaient à disparaître, remplacés par des technocrates ou des conseils régionaux hors-sol, la République perdrait son dernier pilier de confiance. Le scrutin de 2026 sera donc décisif : il dira si la France veut encore croire à la démocratie de proximité, ou si, découragée, elle renonce à ce qui fait sa force.

Les maires, eux, ont lancé l’appel. Aux Français de répondre présents.

 

Michel Taube

Directeur de la publication