
Sébastien Lecornu rencontre le Parti socialiste cette semaine, au nom de ce qu’il appelle une « discussion parlementaire moderne et franche ». On croit rêver ! La « modernité » consisterait-elle donc à tendre la main à un PS qui n’est plus que l’ombre de lui-même, une simple antichambre de La France insoumise et des écologistes radicaux ? Bonjour la rupture !
Le piège est sémantique. Nous continuons d’appeler « Parti socialiste » ce qui n’a plus rien à voir avec la grande maison qui, de François Mitterrand à François Hollande, a conquis le pouvoir et incarné la gauche réformiste. Le PS d’Olivier Faure n’est plus ce parti-là. C’est désormais une courroie de transmission du nouveau Front populaire, une alliance de circonstance qui pousserait la France dans le mur : explosion de la dépense publique, faillite industrielle, communautarisme débridé dans les Outre-mer, et un déficit budgétaire suicidaire. Les dérives antisionistes et parfois antisémites, sous prétexte de reconnaissance de l’Etat de Palestine, participent de cette dérive.
Le « contre-budget » socialiste en est la preuve : +30 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires, exactement le contraire de ce dont la France a besoin. Sur le plan idéologique, le PS version 2025 a basculé dans l’ultra-wokisme. Aux Antilles, en Guyane, en Polynésie, il donnerait l’indépendance au premier groupuscule violent qui la réclamerait. Sur l’écologie, il casserait tous les projets industriels au nom d’un dogmatisme archaïque, avec la bénédiction de ses alliés verts. Rappelons-le : si François Hollande a fragilisé la filière nucléaire lorsqu’il était au pouvoir, c’est sous la pression des écologistes de Cécile Duflot. Or les socialistes actuels, liés main dans la main aux Verts de 2025, sont infiniment plus radicaux encore.
S’allier au PS, même dans un contrat de non-agression parlementaire, ce serait donc s’enfoncer dans la dette, dans la décadence industrielle, et dans un modèle social et culturel qui transformerait jusqu’à l’identité de la France. Il est impensable que Bruno Retailleau et Les Républicains se compromettent dans un tel naufrage.
Olivier Faure, arbitre des élégances de la fin de règne de la macronie ? La vérité, c’est que le PS n’est plus le PS, et que la France a trop à perdre d’un accord bricolé avec des socialistes radicalisés.
Michel Taube




















