
Polynésienne des eaux : la grève s’achève sur un accord gagnant
Après trois jours de tension, les salariés de la Polynésienne des eaux ont repris le travail lundi, sourire aux lèvres. Intersyndicale et direction sont parvenus à un protocole d’accord qui met fin au conflit. Un dénouement rapide, fruit d’échanges jugés « constructifs » par les représentants syndicaux, qui n’ont pas manqué de souligner la différence avec d’autres entreprises du Fenua, souvent accusées de blocage.
La négociation aura permis d’obtenir plusieurs avancées. La prime d’ancienneté, plafonnée à 25 ans par le code du travail local, sera prolongée jusqu’à 28 ans. La grille salariale, elle, sera revalorisée par étapes, avec une première augmentation dès la fin de l’année, puis une seconde l’an prochain. Les syndicats ont insisté sur le lien entre cette hausse et la cherté de la vie, rappelant que l’accord obtenu pourrait servir de référence pour d’autres sociétés.
Autre victoire : la prime-panier, jugée cruciale pour les agents de terrain. Elle sera progressivement augmentée pour atteindre 800 francs en 2028. Une avancée saluée, même si certains estiment la somme encore insuffisante au regard du coût réel d’un repas. « Quand tu prends une baguette et un pâté, la prime est déjà partie », regrette un représentant, réclamant à terme une revalorisation plus ambitieuse.
Au-delà des chiffres, les syndicats insistent sur le climat des discussions. Cyril Le Gayic, de la CSIP, assure n’avoir jamais envisagé sérieusement la grève tant la direction s’est montrée ouverte. « Quand tu fais face à un partenaire qui écoute, le dialogue social devient possible », souligne-t-il, tout en rappelant que le recours au préavis de grève reste un outil indispensable face à des directions « bloquantes et grincheuses ».
En Polynésie, où chaque mouvement social se transforme vite en test grandeur nature, l’accord signé à la SPEA fait figure d’exemple : un conflit court, des concessions concrètes, et un message clair envoyé au reste du patronat local. La grève n’aura pas duré, mais elle aura rappelé une évidence : quand la négociation est sincère, tout le monde finit par sortir gagnant.
Patrice Clech

















