
Nouvelle-Calédonie – menaces contre les signataires de l’accord de Bougival, la justice réagit
Les tensions politiques nées de l’accord de Bougival ont franchi un cap inquiétant. Le parquet de Nouméa a confirmé mercredi 3 septembre l’ouverture de plusieurs enquêtes pour menaces de mort ou menaces de dégradation par incendie visant des élus calédoniens signataires du texte. La justice entend traiter ces affaires avec célérité, rappelant que ces intimidations portent atteinte au fonctionnement même des institutions démocratiques.
Un premier dossier a déjà été jugé. Le 2 septembre, un habitant de Mont-Dore a été condamné à 100 jours-amendes de 1 000 francs pour des menaces proférées en ligne contre Philippe Gomes, leader de Calédonie ensemble. Le 21 août, sur Facebook, il avait écrit : « Sincèrement, si je le croise, je le butte ! Je ne supporte plus sa face de rat. » Rapidement identifié par le service territorial de police judiciaire, il a été placé en garde à vue puis présenté dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
L’homme, sans antécédent judiciaire, a reconnu les faits. Selon le procureur Yves Dupas, il a expliqué ne pas être particulièrement engagé politiquement mais avoir réagi sous l’effet de l’exaspération. La veille, il avait été victime d’un caillassage sur la RP1, au passage de la tribu de Saint-Louis, et a affirmé avoir publié ce message dans un moment de colère.
Si cette première condamnation est tombée rapidement, d’autres procédures sont encore en cours. Plusieurs élus concernés par l’accord de Bougival auraient reçu des menaces similaires, confirmant un climat de crispation extrême depuis les violences de 2024 et leurs répercussions sur la vie quotidienne.
En sanctionnant sans délai, la justice envoie un signal clair : les menaces, qu’elles soient proférées sur les réseaux sociaux ou ailleurs, ne resteront pas impunies.
Patrice Clech

















