Sois belle et ouvre la
14H02 - dimanche 7 février 2021

Womenity ou la grande tribu des femmes de Caura Barszcz

 

Un lien invisible unit toutes les femmes sur la planète. J’en suis persuadée. Suis-je mystique ? Peut-être.

C’est un lien spirituel. Et, chaque fois que je suis, en particulier, en Asie, j’en ai la preuve tous les jours. Un lien fait de générations, d’histoires recommencées, de joies, de peines et de douleurs, d’amours, de naissances et de morts. On le retrouve dans les regards, les attitudes, les appels muets, des sourires ou les rejets. On y reconnaît la souffrance et la joie, l’inquiétude aussi. Les vies faites de labeur souvent. Des petites filles espiègles aux femmes marquées par les années et le poids de la vie. Les rêves, les déceptions.

Les espoirs et les réalisations. Les vies remplies. Les jeunes filles qui rient et gloussent à tout âge, que l’on retrouve même dans un corps ridé, courbé, déformé et tellement émouvant. Des femmes qui se racontent des histoires et des rêves. Qui médisent parfois et se moquent. La gravité aussi de celles qui ont vu, de celles qui savent. L’envie de partager un moment, un regard, un repas. La fierté de montrer les enfants. La curiosité devant celle que je suis et qui voyage seule la plupart du temps. Moins intéressée par leurs objets que par elles. Rester assise en silence, faute de langue commune, à sourire et communiquer autrement. Ne pas forcer le passage, trouver un terrain de reconnaissance ou partir plus loin vers d’autres regards, d’autres rides, d’autres liens.

Par cette sélection asiatique, reflet de mes récents voyages, j’ai voulu rendre compte du lien fort de la tribu universelle des femmes. Une complicité invisible au-delà des frontières, des ethnies, des âges. Dans ces regards, ces sourires, la bienveillance que l’on m’a témoignée. L’hostilité parfois, rarement. Protection contre l’intrusion. La curiosité mutuelle, là où le tourisme de masse n’a pas encore fait ses ravages. Le plaisir simple de partager un moment. La fierté aussi de montrer leur maison, la beauté de leurs enfants ou d’un ouvrage produit de leurs mains.

©CAURA BARSZCZ

©CAURA BARSZCZ

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis souvent émue aux larmes de ces rencontres que j’aimerais prolonger encore. Qu’elles me racontent leur histoire, celle de leur mère, les joies et les peines, les rêves aussi. Peut-être un jour.
Aucune volonté ici de littérature ou de poésie ; juste un moment partagé avec de belles âmes. Rencontrées en Chine, en Inde, au Vietnam, au Laos, au Myanmar. Elles sont fortes. À vous d’apprécier.


Caura Barszcz – 2020

http://caurab-photos.com/galeries/

 

 

Anne Bassi

 

 

 

 

 

 

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Parrainez Opinion Internationale

Présidente de Sachinka, chroniqueuse littéraire