Sois belle et ouvre la
10H12 - mercredi 5 mars 2025

L’aviation : un milieu pour les femmes ? La tribune de Magali Rebeaud

 

« Les temps ont changé… ! »

La première fois que j’ai mis les pieds sur cet aérodrome bien connu des fanas d’aviation et où se déroule chaque année l’un des plus grands shows aériens de France, j’ai entendu un homme lancer derrière moi (suffisamment fort pour que je l’entende, bien sûr !) : « Bon alors, on leur laisse la piaule, on leur laisse la cuisine, alors qu’elles ne viennent pas nous faire chxxx sur un champ d’aviation ! »

Quelques autres remarques tout aussi peu subtiles ont enchaîné.

Oui mais ça, c’était avant !

Une autre époque. Un autre humour.

J’ai d’ailleurs le souvenir de n’avoir pas été choquée, ni même perturbée.

Ce type de remarques étaient fréquentes dans ces univers plutôt masculins, ces milieux dits « machos ». Je m’en suis amusée.

J’étais toute jeune, mais déjà passionnée et pilote privée. Et cela, ces Messieurs de « l’ancienne école » l’ont remarqué et leur attitude envers moi a bien vite changé.

La période du balai et du chiffon que l’on me glissait tout naturellement, sans aucune gêne, lors de mes passages dans le hangar, s’est transformée en moments inoubliables où l’on me racontait l’histoire de chacun de ces superbes engins préservés en ces lieux.

Puis j’ai eu le privilège de voler aux côtés de ces aviateurs hors pair qui fréquentaient assidûment le terrain. Et même de bénéficier de leurs leçons de pilotage.

Après le manque de finesse des premiers jours, une profonde bienveillance est apparue.

Puis le graal… : le « lâcher » sur certains de ces avions ! C’est-à-dire l’autorisation de prendre les commandes, de les piloter.

Les temps ont changé.

Les paroles, les gestes et les ressentis aussi.

 

Magali Rebeaud, 
journaliste spécialisée Aéronautique, Spatial et Tourisme

 

 

Brisons les préjugés, une bonne fois pour toutes !

Les femmes seraient trop émotives pour diriger un pays, trop fragiles pour être pompiers, trop distraites pour exceller en mathématiques. Ah, ces vieux clichés qui collent à la peau comme un chewing-gum…