Printemps arabe
16H20 - mercredi 19 octobre 2011

« Nous sommes les garants du pluralisme », nous confie Ali Ben Ameur qui préside l’Instance qui organise les élections pour les Tunisiens du nord de la France.

 

Comme des milliers d’autres, Ali Ben Ameur est un bénévole, un citoyen presque ordinaire de la diaspora tunisienne. Il a été choisi pour présider dans le nord de la France l’IRIE, l’Instance Régionale Indépendante pour les Elections chargée d’organiser les élections de la Constituante.

La France, ce sont près de 300.000 électeurs tunisiens dont 180.000 à 200.000 sont attendus, de jeudi à samedi, dans les bureaux de vote installés dans les consulats. 48 listes sont en lice à Paris et dans le nord de la France. Sur les 217 membres que comptera la future Assemblée constituante, 18 représentants seront élus par près d’1 million de Tunisiens résidant à l’étranger, dont dix uniquement en France.

Entretien avec Ali Ben Ameur sur les derniers préparatifs des élections.

 

Vous présidez l’IRIE-France 1 qui est chargée d’organiser les élections des Tunisiens de France ? C’est quoi l’IRIE ?

C’est l’Instance régionale indépendante pour les élections tunisiennes qui couvre le nord de la France. La circonscription du nord de la France regroupe les consulats de Paris, Pantin et Strasbourg. Nous avons mis en place plusieurs bureaux de vote, six bureaux de vote au consulat, deux bureaux à l’ambassade, un bureau rue de Rome, des bureaux dans la région parisienne et à Strasbourg.

Je rappelle que les Tunisiens de France, comme dans le monde entier, votent demain le 20 jusqu’au 22 octobre, samedi soir. En Tunisie, c’est dimanche 23 qu’aura lieu le vote.

Comment êtes vous devenu président de l’IRI ?

L’instance régionale est composée de 14 membres, tous bénévoles, qui ont postulé à titre individuel. Nous venons d’horizons très divers. Je dirige une ONG, Inter-services migrants, et je me suis mis en disponibilité pour assurer cette mission. Nous avons essayé d’avoir des spécialités diverses dans la composition de l’Instance, un financier, un communiquant, un informaticien par exemple.

Votre Instance a une autorité légale ? Vous vous substituez au Ministère de l’Intérieur ?

L’ISIE, l’Instance supérieure, dirigée par Kamel Jendoubi, a eu pour mission d’organiser cette opération électorale de A à Z. Elle a créé 27 instances régionales dans les gouvernorats en Tunisie et 6 dans le monde, deux en France, une en Allemagne, une en Italie, une au Canada pour couvrir l’Amérique et une au Moyen-Orient.

Nous sommes à la veille du vote en France. Est-ce que tout est prêt ?

Ce serait prétentieux de dire que tout est prêt mais à la veille de l’élection, je dirais que l’essentiel est prêt. Nous livrons tous les bureaux cet après-midi : les bulletins de vote, etc. Les isoloirs sont installés depuis longtemps. Cet après-midi, nous réunissons les présidents des bureaux de vote pour un dernier briefing.

Comment vivez-vous ces élections à titre personnel ?

Je suis militant des droits de l’homme depuis 40 ans e j’ai toujours souffert de l’absence de démocratie dans mon pays. C’est un honneur pour moi de participer à ce moment historique et j’espère que plus jamais la Tunisie ne connaîtra un parti unique ou une dictature.

Pour la Tunisie qui a été précurseur dans les révolutions du printemps arabe, la Tunisie est la première à nouveau à concrétiser les valeurs de cette révolution avec des élections libres et pluralistes. C’est une forme de couronnement pour le peuple tunisien.

Vous vous attendez à une forte participation ?

Nous espérons de l’ordre de 60 à 70% de taux de participation. 170.000 électeurs vivent dans le nord de la France, 140.000 au sud. Soit près de 300.000 Tunisiens qui ont plus de 18 ans. Nous attendons donc du monde.

Les résultats des Tunisiens de France seront connus quand ?

Pour l’étranger, même si les élections se terminent le 22 au soir, les résultats ne seront connus que le 23 au soir pour ne pas influencer le vote des Tunisiens de Tunisie. Les résultats nationaux et définitifs seront communiqués dans la nuit du 23 au 24 ou le lundi 24 octobre.

Propos recueillis par Michel Taube

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