Printemps arabe
13H33 - mercredi 25 mai 2011

Première bonne nouvelle en Tunisie depuis la chute de Ben Ali : le foot redémarre avec la reprise de la Ligue 1.

 

Grâce à la victoire tunisienne du championnat d’Afrique des nations en février, même si des violences du public égyptien ont gâché la fête, les footballeurs professionnels ont bien repris le chemin des stades.

Le retour de la Ligue 1 annonce-t-elle un renouveau en Tunisie ?

Le moral en hausse

Le football est un jeu qui s’inscrit dans la vie communautaire de la société traditionnelle tunisienne. Les jours, les semaines, les années sont rythmées par les grands rendez-vous de ce sport dominant. Un match de football en soirée, ne serait-ce que devant son poste de télévision, peut constituer le sommet d’une journée.

Le retour de la Ligue 1 en Tunisie est donc empreint d’un optimisme citoyen. Les propos de l’ethnologue Marc Augé résonnent à l’égard de ce pays : « le football constitue un fait social total parce qu’il concerne, à peu de chose près, tous les éléments de la société »[1]. Et si la Tunisie a bien compris l’impact sociologique du sport, restent encore quelques problèmes à régler dans les stades.

Un sport victime de la crise politique

L’hooliganisme est un véritable problème de société en Tunisie. Les professionnels préconisent de placer davantage de policiers et de stadiers, mais la question de la sécurité civile apparaît comme un problème mineur au regard d’une crise politique et financière sans précédent.

Pour continuer à faire rêver, les équipes tunisiennes devront trouver des financements. Et vite. Les caisses des clubs sont vides et seules les très grandes équipes comme l’Esperance Tunis, dirigées par des hommes d’affaires puissants tels qu’Hamdi Meddeb, ont su rebondir. Bien sûr, des efforts ont été faits en faveur des supporters, mais ils restent marginaux et fragilisent l’économie du football. L’Etoile du Sahel, par exemple, a réduit de 50% le prix de ses abonnements. Plus étonnant, en cette période de post-révolution, le président du club de Sousse, Dr. Hamed Kammoun, a lancé un appel aux supporters afin de  soutenir financièrement leur équipe dans cette période qu’il a qualifiée de « particulièrement critique ».

La reprise de la ligue 1 en Tunisie va donc de pair avec un espoir de sortie de crise chez les financiers, les politiques et dans l’opinion publique tunisienne. Grand point positif pour ceux qui soutiennent et parient sur le retour en puissance de ces équipes : le nouveau classement de la FIFA vient d’être publié, et affiche une sélection tunisienne à la 61ème place mondiale et à la 12ème place africaine.

Sophie Alexandra Aïachi

SR : Camille Dumas et Noémi Carrique


[1] Marc AUGÉ, « Football : de l’histoire sociale à l’anthropologie religieuse », Le Débat, n°19, février 1982, p.62.

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