
La Réunion – la campagne sucrière stoppée net à Bois-Rouge sur fond de grève
Le bassin Nord/Est s’est réveillé brutalement ce mardi avec l’arrêt du broyage des cannes. Depuis 6 heures du matin, l’usine de Bois-Rouge tourne au ralenti : une partie de son personnel a cessé le travail, bloquant la réception des livraisons. À midi, l’ensemble des sites de collecte de la zone ont fermé leurs portes.
À l’origine du mouvement, la CGTR Canne et Sucre, l’un des quatre syndicats représentatifs de la sucrerie. Ses délégués exigent l’instauration d’un 14e mois, estimant que le groupe Tereos, propriétaire du site, dispose largement des moyens financiers pour mieux partager ses bénéfices. « Tereos océan Indien fait des profits, il doit les redistribuer », martèle son représentant Willy Moutoussamy.
Conséquence immédiate : la campagne sucrière, déjà marquée par des tensions sur la rémunération des planteurs et la compétitivité du secteur, subit un nouveau coup d’arrêt. Les camions chargés de cannes ne sont plus reçus, et l’ensemble de la filière du Nord/Est se retrouve paralysée dans l’attente d’une sortie de crise.
Dans une île où la canne à sucre demeure un pilier économique et symbolique, chaque interruption de campagne pèse lourd. La grève de Bois-Rouge place Tereos face à une pression syndicale directe, et les producteurs, eux, craignent de voir leur récolte se détériorer sur pied si le blocage devait durer. Pour l’heure, ni l’usine ni les représentants syndicaux n’annoncent de calendrier de négociations. Le bras de fer est lancé, et c’est toute une partie de la campagne sucrière réunionnaise qui s’en trouve suspendue.
Patrice Clech

















