
Guadeloupe – un couple veut rejoindre l’île à la nage pour alerter sur la santé des océans
Dans quelques semaines, l’Atlantique deviendra leur terrain d’entraînement grandeur nature. Matthieu Witvoet, 31 ans, et Chloé Léger, 29 ans, s’élanceront du Cap-Vert pour tenter de rallier la Guadeloupe à la nage. Près de 3 800 kilomètres les sépareront de l’archipel caribéen, qu’ils espèrent atteindre après trois mois de traversée, portée par un objectif clair : sensibiliser les jeunes générations à la protection de l’océan.
Le défi est taillé sur mesure pour ce couple passionné de nage en eaux libres. Leur méthode sera réglée comme une horloge : relais de deux heures, uniquement de jour pour éviter les risques de perte en mer, six heures de nage chacun par jour, et le reste du temps passé à récupérer à bord d’un catamaran qui servira de base flottante. La préparation a été physique mais aussi mentale, avec deux ans d’entraînement intensif et un travail sur les peurs les plus ancrées, celle des requins en particulier.
Mais au-delà de la performance sportive, c’est une mission pédagogique qui anime les deux nageurs. Ils veulent faire de leur aventure un outil de sensibilisation pour 70 000 élèves déjà mobilisés, dont beaucoup dans les Antilles. Chaque semaine, les classes recevront leurs coordonnées GPS et un thème à explorer : pêche, biodiversité, pollution, transport maritime… autant de sujets qui concernent directement les territoires ultramarins. « Le but est que ces enfants deviennent de véritables ambassadeurs de l’océan », expliquent-ils.
La Guadeloupe sera l’aboutissement symbolique de cette expédition. L’île, riche de sa biodiversité marine mais fragilisée par la pollution et la surpêche, incarne l’urgence d’une prise de conscience collective. Pour les écoliers antillais, suivre pas à pas cette traversée, c’est relier le quotidien des plages et des mangroves à une aventure hors norme.
Le départ est fixé au 1er novembre. Si l’exploit sportif reste incertain, le message, lui, est déjà lancé : l’océan, qui unit le Cap-Vert à la Guadeloupe, ne peut plus attendre pour être protégé.
Patrice Clech

















