C’est un événement inédit et hautement symbolique : le 20 octobre prochain, la scène mythique des Folies Bergère à Paris accueillera pour la première fois une troupe réunionnaise de danse indienne. Porté par l’association Natya Kalamani et dirigé par la chorégraphe Lynda Sellom, le spectacle Kalyammavin Parvayil – Le regard de Kalyamma promet d’illuminer la capitale d’une émotion rare, à la croisée de l’histoire, de la mémoire et de l’art.
L’œuvre retrace le destin des engagés indiens venus à La Réunion au XIXe siècle, ces hommes et ces femmes arrachés à leur terre natale pour travailler sur les plantations sucrières. Leur histoire, trop souvent oubliée ou réduite à quelques lignes dans les manuels scolaires, retrouve ici une profondeur charnelle grâce à la danse, la musique et la puissance d’une fresque chorégraphique qui mêle traditions indo-réunionnaises et modernité artistique. Créé en 2024 et déjà ovationné au TEAT Champ Fleuri devant plus de 1 400 spectateurs, ce spectacle a suscité une vague d’émotion et d’adhésion qui lui ouvre aujourd’hui les portes de Paris.
Le choix de la date n’est pas anodin. Kalyammavin Parvayil s’inscrit dans le cadre du Dipavali, la fête indienne de la lumière, célébrée chaque année à La Réunion et dans le monde entier. Mais c’est la première fois que cet événement rayonne ainsi dans l’Hexagone, porté par 48 jeunes artistes réunionnais, formés et animés par le désir de transmettre une mémoire collective autant qu’un patrimoine culturel vivant.
Ce spectacle réunit plusieurs partenaires : le Febecs (Fond d’échange à but éducatif culturel et sportif), le Conseil Départemental de La Réunion, la Mairie de Saint-André, la Caisse d’Allocations Familiales et France Travail à La Réunion. L’association Inde-France (InFra), le média IMDESI, Passerelle Inde-France, l’Indian Conservatory of Paris, Coffee India, VT Cash & Carry, Opinion Internationale et Info Outre-mer soutiennent également le projet. Madame Samia Barat-Karam, première maire adjointe du 16ème arrondissement de Paris recevra également toute la troupe des jeunes pendant leur visite parisienne.
Le message est clair : la culture réunionnaise, fruit d’un métissage historique et spirituel, a toute sa place dans le grand récit national. Elle n’est pas un folklore périphérique, mais un pilier de notre diversité française. Par cette initiative, la jeunesse réunionnaise prouve qu’elle peut être à la fois héritière d’une histoire douloureuse et actrice d’une création tournée vers l’avenir.
Au moment où la question du lien entre l’Hexagone et les Outre-mer s’impose comme l’un des grands enjeux de notre République, la scène des Folies Bergère deviendra le temps d’une soirée un symbole éclatant : celui d’une France qui se nourrit de ses territoires d’outre-mer, de leur culture, de leur mémoire et de leur vitalité.
Le Dipavali à Paris, avec Kalyammavin Parvayil, n’est pas seulement un spectacle. C’est un acte de reconnaissance, un appel à l’unité et un hommage à ces milliers d’engagés qui, par leur courage et leur sacrifice, ont façonné l’âme de La Réunion et, au-delà, de la France.
Michel Taube





















