Opinion Outre-Mer
09H18 - jeudi 4 septembre 2025

Mayotte : 61 postes médicaux ouverts aux praticiens étrangers, renforts nationaux à l’appui

 
Mayotte : 61 postes médicaux ouverts aux praticiens étrangers, renforts nationaux à l’appui

Mayotte : 61 postes médicaux ouverts aux praticiens étrangers, renforts nationaux à l’appui

Le ministère de la Santé a confirmé l’ampleur des moyens déployés pour tenter d’endiguer la crise sanitaire mahoraise. Publié le 30 août au Journal officiel, un arrêté recense 259 postes vacants en Outre-mer destinés à être pourvus par des praticiens titulaires de diplômes hors Union européenne (PADHUE). À Mayotte, 61 postes sont concernés, un renfort vital dans un territoire classé « zone rouge » du désert médical.

Le décret du 3 juillet 2024 avait déjà marqué un tournant en intégrant l’île au dispositif PADHUE, jusque-là réservé aux Antilles, à la Guyane et à Saint-Pierre-et-Miquelon. À l’époque, la décision avait suscité une vive contestation des praticiens mahorais, qui dénonçaient l’absence d’Examens de Vérification des Connaissances (EVC) pour ces médecins, dentistes, sages-femmes et pharmaciens recrutés dans l’urgence. Mais face à la pénurie de soignants, le gouvernement a confirmé son élargissement.

Au total, 45 des nouveaux praticiens doivent rejoindre le Centre hospitalier de Mayotte et les services de PMI : 7 urgentistes, 7 pédiatres, 10 généralistes, 2 pharmaciens biologistes, 4 sages-femmes. Les centres de santé ne sont pas oubliés : 2 postes pour ONAKIA, 11 pour UNONO et 3 pour la Protection civile. Des affectations qui ciblent directement les maillons les plus fragiles du système local.

En parallèle, Mayotte fait partie des 151 zones prioritaires retenues par le ministère pour accueillir les médecins libéraux dans le cadre de la mission de solidarité obligatoire. Dès septembre, des généralistes volontaires viendront prêter main-forte deux jours par mois, indemnisés 200 euros par vacation. Si La Réunion n’apparaît pas sur la cartographie nationale, ses praticiens pourraient être appelés à assurer une partie de ces rotations.

L’ensemble de la démarche repose sur l’indice de vulnérabilité calculé par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), qui combine densité médicale et besoins en affections de longue durée. Les territoires classés « zones rouges » bénéficieront d’un maillage progressif de cabinets solidaires, tenus par des médecins en activité ou à la retraite. Cette phase pilote doit précéder une généralisation prévue courant 2026.

Entre recours à des praticiens étrangers et organisation d’une solidarité médicale nationale, le gouvernement tente de combler des brèches béantes. À Mayotte, où la démographie médicale reste dramatiquement insuffisante, ces mesures d’urgence ne masquent pas les inquiétudes : il faudra plus que des renforts ponctuels pour reconstruire un système de soins durable.

Patrice Clech

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