
La Guadeloupe s’est figée. Le temps d’une minute, sirènes de casernes, véhicules de police et de gendarmerie ont retenti à l’unisson pour inviter la population au recueillement. Un geste symbolique, porté par le Koumbit fanm Karayib et soutenu par le Conseil départemental, en mémoire des victimes de violences faites aux femmes.
À Petit-Bourg, sur la place de la mairie, le collectif a pris la parole pour rappeler que la lutte ne pouvait plus se limiter aux discours. Ce rendez-vous avait été déclenché par le drame du 17 août, où une femme de 34 ans et sa fille de 17 ans avaient été assassinées. Un double meurtre qui a bouleversé l’île et poussé les institutions comme les associations à marteler le même message : les violences ne sont pas une fatalité, mais un combat quotidien.
La mobilisation n’était pas qu’un rituel. Elle a rassemblé le Koumbit fanm Karayib, la municipalité de Petit-Bourg, l’Association des maires de Guadeloupe et le Conseil départemental. Ce dernier, engagé depuis longtemps contre les violences faites aux femmes, a rappelé la nécessité d’un sursaut collectif et d’un attachement indéfectible aux valeurs humanistes et républicaines.
Dans ce contexte, l’initiative du « violentomètre » a également été mise en avant. Cet outil pédagogique, conçu pour aider chacun à évaluer le degré de violence dans une relation, entend alerter sur les comportements à risque et orienter vers les dispositifs d’aide. Car toutes les violences ne sont pas toujours identifiées comme telles, et ce silence-là peut être tout aussi meurtrier.
La Guadeloupe a marqué une pause. Reste à savoir si ce sursaut symbolique trouvera un prolongement concret, au-delà d’une minute partagée, dans une île où les drames récents rappellent que le combat est encore loin d’être gagné.
Patrice Clech

















