
Martinique : EDF justifie les coupures à répétition
Quarante mille foyers privés d’électricité en plein milieu de matinée de lundi, puis un retour progressif à la normale : l’épisode du Nord-Atlantique a relancé les critiques sur la fiabilité du réseau martiniquais. Depuis le début août, les pannes s’enchaînent et la lassitude gagne les clients, qui soupçonnent une dégradation durable de leur alimentation électrique.
EDF se défend et assure qu’il ne s’agit pas d’un affaiblissement structurel mais d’une conjonction de facteurs. D’abord, les intempéries saisonnières : vents violents et averses mettent régulièrement à mal les lignes aériennes, entraînant des coupures localisées malgré la vigilance des équipes techniques. Ensuite, les travaux eux-mêmes : l’entreprise mène actuellement une série de chantiers de modernisation, et certaines bascules techniques imposent des interruptions provisoires.
L’électricien insiste sur l’ampleur des efforts engagés. En 2024, 57,4 millions d’euros ont été investis pour renforcer le réseau et préparer la transition énergétique. En 2025, la somme augmentera encore de près de 15 %. Au programme : rénovation des câbles souterrains moyenne tension à Fort-de-France, Saint-Joseph et Rivière-Pilote ; remplacement de pylônes le long de la façade atlantique, du Galion au Marin, ainsi que sur l’axe Saint-Pierre–Bellefontaine ; et construction d’un nouveau poste électrique au Lamentin pour réduire les coupures récurrentes.
Ces travaux s’accompagnent d’une priorité : favoriser l’intégration des énergies renouvelables, qui représentent déjà un quart du mix électrique local. EDF promet qu’à terme, ces chantiers permettront de stabiliser durablement l’alimentation et d’offrir un réseau plus robuste.
En attendant, l’entreprise se sait scrutée. Elle assure que ses équipes interviennent en continu pour rétablir le courant au plus vite et qu’une communication transparente est maintenue avec les médias et les clients. Les coupures d’aujourd’hui, veut-elle croire, ne sont que le prix d’une transition vers un système plus fiable demain.
Patrice Clech

















