Opinion Outre-Mer
10H06 - mardi 12 août 2025

La Réunion : quelle condamnation pour avoir frappé son ex-compagne sous les yeux de leurs enfants

 

La Réunion : quelle condamnation pour avoir frappé son ex-compagne sous les yeux de leurs enfants

Menotté, le regard fuyant, il a murmuré son regret avant même que la présidente du tribunal correctionnel n’ouvre le dossier. Trente ans, déjà condamné pour des faits similaires, et de nouveau face à la justice pour violences intrafamiliales. L’histoire a basculé le 3 août. Ce soir-là, son ex-compagne, dont il est séparé depuis six mois, se trouvait chez sa mère. Lui, alcoolisé, est venu la chercher. Elle a refusé. Les mots ont vite cédé la place aux coups. Elle a décrit poings et pieds au visage et au ventre. Lui a tenté de réduire les faits à « deux gifles ».

Les enfants du couple – trois, six et quatre ans – ont été réveillés par les cris. Certains ont vu la scène. Ce n’était pas la première fois. En 2021 déjà, elle avait porté plainte alors qu’elle était enceinte. Condamné et envoyé en stage de sensibilisation, il avait promis de changer. Quelques jours seulement après cette nouvelle agression, malgré une interdiction formelle de contact, les policiers l’ont retrouvé avec elle dans sa voiture, les enfants à l’arrière, alcool et stupéfiants dans le corps.

À la barre, il a parlé d’amour, de manque, de jalousie. Il a évoqué une enfance marquée par les coups, comme si son passé pouvait expliquer ses gestes. Mais la présidente l’a ramené au présent : récidive, interdiction bafouée en quarante-huit heures, peur de la victime et traumatisme des enfants. « Voir son père frapper sa mère, c’est catastrophique pour le développement d’un enfant », a-t-elle martelé.

Le parquet a insisté sur un cocktail explosif : violence, jalousie, stupéfiants. La défense a plaidé l’insertion professionnelle de son client, son souhait de rester proche de ses enfants et le fait que la compagne ait parfois repris contact la première. Mais le tribunal a retenu la répétition des faits et le risque de récidive.

La sanction est tombée : dix mois de prison, dont huit avec sursis probatoire pendant deux ans, interdiction de tout contact avec la victime et suspension du permis pour huit mois. Escorté par les policiers, il est sorti tête basse. Derrière lui, la salle a retrouvé son silence, mais l’écho des cris et des coups, lui, ne s’efface pas.

 

Patrice Clech

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