Opinion Outre-Mer
11H57 - jeudi 7 août 2025

Miel rare et abeilles en veille : l’apiculture martiniquaise s’essouffle-t-elle ?

 
Miel rare et abeilles en veille : l’apiculture martiniquaise s’essouffle

Miel rare et abeilles en veille : l’apiculture martiniquaise s’essouffle

Sous le soleil de Martinique, les fleurs sont belles mais vides. Depuis février, la saison de récolte du miel peine à décoller. Et comme l’an passé, les apiculteurs observent, impuissants, des ruches actives mais désespérément légères. Malgré une végétation en pleine forme et des abeilles en bonne santé, le nectar, lui, manque cruellement à l’appel.

Partout sur l’île, les ruches peinent à produire. Le constat est récurrent : dans les colonies d’abeilles, pas de miel en vue. Lorsque les abeilles ne ramènent pas de nectar, c’est qu’il n’y en a pas dans les fleurs. Et sans nectar, pas de surplus. Or, ce sont précisément ces excédents que l’apiculteur peut récolter. À défaut, les butineuses priorisent la survie du groupe en constituant des réserves pour les périodes difficiles. Résultat, les hausses sont vides.

Le phénomène s’intensifie particulièrement dans les zones côtières, là où les sargasses s’accumulent. Leur décomposition altère l’environnement, perturbe la floraison et nuit à l’accès des abeilles aux ressources. Année après année, les volumes de production chutent. Là où certaines exploitations récoltaient des milliers de litres par saison, elles peinent aujourd’hui à en produire quelques centaines, malgré un nombre de ruches en constante augmentation.

À ces difficultés s’ajoutent les retards chroniques dans le versement des aides publiques. Dans un secteur fortement saisonnier, un décalage de plusieurs mois compromet le renouvellement des colonies et freine les investissements nécessaires. Ce décalage se répercute immédiatement sur la saison suivante, installant un cycle de fragilité durable.

L’apiculture martiniquaise se retrouve ainsi piégée dans une spirale descendante. Faute de nectar, faute d’aides à temps, les ruches s’essoufflent et les apiculteurs peinent à maintenir une production viable. Les abeilles continuent leur travail. Mais à force de butiner dans le vide, c’est tout un savoir-faire local qui risque de disparaître.

 

Patrice Clech

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