Opinion Outre-Mer
17H23 - mardi 5 août 2025

Saint-Martin se retrousse les manches avant les cyclones

 

Saint-Martin se retrousse les manches avant les cyclones

L’île se prépare à la saison cyclonique comme on se prépare à un combat annoncé : en nettoyant tout ce qui pourrait voler, obstruer ou pourrir sur place. Du 1er au 31 août 2025, Saint-Martin lance une vaste opération de propreté, et ce n’est pas une simple recommandation. C’est un appel à l’action, une injonction collective à faire place nette.

Des arbres à élaguer, des carcasses à retirer, des chantiers à sécuriser, des jardins à vider : habitants, entreprises, syndics, garagistes, tous sont appelés à prendre leur part. Le mot d’ordre est clair : éliminer les encombrants avant que les rafales ne s’en chargent à leur manière. Chaque soir, à partir de 18 heures, les déchets pourront être déposés en bord de route ou dans l’une des 14 bennes géantes installées dans les quartiers. Les véhicules hors d’usage, abandonnés sur terrain privé, seront enlevés gratuitement, sur simple appel ou courriel aux services concernés.

Cette année, les autorités des deux moitiés de l’île se sont alignées. En accord avec Sint Maarten, la campagne de nettoyage sera menée de façon coordonnée sur l’ensemble du territoire. Une coopération rare, rendue possible par les échanges entre Bernadette Davis, deuxième vice-présidente de la Collectivité, et le ministre Patrice Gumbs.

Les services de ramassage tournent déjà à plein régime : déchets verts du lundi au samedi après 23 heures, encombrants tous les soirs, sept jours sur sept, à partir de la même heure. En parallèle, les ravines seront dégagées pour prévenir les inondations. Car à Saint-Martin, l’eau ne prévient pas, elle s’infiltre, déborde, submerge.

L’enjeu n’est pas seulement de donner un coup de balai symbolique. Il s’agit de réduire au maximum les risques matériels, d’éviter que des objets laissés à l’abandon ne se transforment en projectiles. Derrière cette campagne se dessine une stratégie d’anticipation, un réflexe de survie insulaire affûté par l’expérience.

L’île, frappée par le souvenir d’Irma, sait ce que veut dire se préparer « à temps ». Et c’est bien ce temps qu’elle tente d’acheter, en misant sur l’intelligence collective et le bon sens pratique. La Collectivité espère que l’appel sera entendu, avant que les vents ne viennent le hurler à sa place.

 

Patrice Clech

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