
Alors que des milliers de jeunes s’apprêtent à quitter leur île pour poursuivre leurs études, la Région Réunion met la main au portefeuille pour adoucir ce saut dans l’inconnu. Un éventail d’aides a été repensé pour la rentrée 2025, avec des montants revus à la hausse et des critères harmonisés. Objectif affiché : accompagner la mobilité étudiante, sans créer d’inégalités entre ceux qui restent au pays et ceux qui partent tenter leur chance ailleurs.
Première bonne nouvelle pour tous les étudiants : l’Allocation régionale d’études supérieures (Ares) a été uniformisée. Elle atteint 1 000 euros pour les étudiants qui poursuivent leur cursus à La Réunion, 1 500 euros pour ceux qui étudient dans l’Hexagone, et 4 000 euros pour ceux qui partent à l’étranger (contre 4 600 auparavant). Les anciens bénéficiaires conservent toutefois leurs montants initiaux jusqu’à la fin de leur scolarité. Même traitement pour les étudiants des filières sanitaires et sociales, autrefois favorisés par un montant spécifique (3 200 euros) : ils touchent désormais les mêmes 1 500 euros que les autres, tout en pouvant faire appel à une bourse départementale ou une aide de leur région d’accueil, selon leur situation.
Autre coup de pouce de taille, l’Allocation de première installation (API), destinée aux étudiants qui quittent le cocon familial. Elle grimpe à 1 500 euros à La Réunion, passe à 1 700 euros en métropole, et s’élève à 1 000 euros pour ceux qui s’envolent à l’étranger. Dans les deux derniers cas, l’API est doublée d’un remboursement partiel du billet d’avion aller, plafonné à 800 euros. Une manière de compenser un coût de départ souvent dissuasif.
Les étudiants qui ont eu recours à un prêt bancaire peuvent aussi souffler. L’aide régionale au remboursement d’un prêt étudiant est désormais alignée sur un seul plafond : 3 675 euros, quel que soit le lieu d’étude. Une simplification bienvenue qui remplace l’ancien système à deux vitesses.
Pour ceux dont le parcours exige un détour par l’Europe ou l’Hexagone le temps d’un stage, l’Allocation de stage pratique en mobilité offre une aide de 150 euros par semaine, jusqu’à huit semaines maximum. Une enveloppe qui peut soulager les frais liés à la vie sur place, à condition que le stage soit obligatoire.
Enfin, la Région n’oublie pas les langues. Une aide aux tests de certification multilingue, plafonnée à 200 euros, permet de se faire rembourser le passage d’un test reconnu (type TOEFL, IELTS, etc.). Un petit geste pour encourager l’ouverture à l’international.
Entre harmonisation des montants, élargissement des dispositifs et soutien à la mobilité, les aides régionales de cette rentrée 2025 se veulent plus lisibles et plus équitables. Reste à espérer qu’elles suffiront à retenir ou faire revenir les talents réunionnais, une fois le diplôme en poche.
Patrice Clech

















