Opinion Outre-Mer
09H30 - jeudi 31 juillet 2025

Tahiti redistribue ses cartes : 1 500 fonctionnaires quitteront Papeete d’ici 2037

 

Tahiti redistribue ses cartes : 1 500 fonctionnaires quitteront Papeete d’ici 2037

C’est un véritable big bang administratif que le gouvernement polynésien a annoncé mardi matin : d’ici 2037, 22 services publics majeurs et six ministères vont quitter Papeete pour s’implanter dans trois nouveaux pôles régionaux. Objectif assumé : désengorger la capitale, développer l’intérieur de l’île, et amorcer une nouvelle dynamique territoriale. Dans le viseur, Taravao, Papara et Mahina, appelés à devenir les futurs cœurs secondaires de l’administration du Pays.

Dès 2032, un premier mouvement massif verra la Direction des affaires foncières, la Construction, l’Équipement, l’Environnement, les Transports terrestres ou encore l’Habitat, s’installer à Taravao, sur un terrain autrefois réservé à un hôpital. Les ministères du Foncier et des Grands travaux les accompagneront. À Papara, c’est tout le secteur primaire qui déménage : Agriculture et Ressources marines, avec le ministère associé. Mahina, jusque-là résidentielle, accueillera le ministère de l’Éducation et ses 200 agents. En tout, 600 fonctionnaires seront redéployés sur cette première vague.

Le calendrier prévoit ensuite, en 2035, le déménagement des services dits « supports », comme le Budget, les Systèmes d’information ou encore la Commande publique. Ces services, volumineux et parfois mal logés à Papeete, bénéficieront à Taravao d’infrastructures neuves pensées pour les accueillir. L’innovation et l’énergie suivront, dans l’idée de créer un hub connecté au développement numérique porté par l’arrivée de Google. Montant estimé : 6 milliards de francs.

Enfin, dernière étape : le pôle « Économie et Travail », prévu en 2037, rassemblera à Taravao les ministères des Finances et de la Fonction publique, avec l’ISPF, les Impôts, le Sefi et l’ADE. Avec ces 400 postes supplémentaires, Taravao dépassera le millier d’agents publics.

Pour autant, Papeete n’est pas abandonnée. La capitale conservera les sièges de la Présidence, de la Santé, du Tourisme, de la Culture et du Social. Le CHPF, le port autonome, l’aéroport et les grandes infrastructures restent hors jeu. Le gouvernement l’assure : la zone urbaine nord restera le cœur du fenua.

Les bâtiments libérés par les directions déménagées feront l’objet d’une revalorisation, notamment dans le centre-ville, entre Paofai et Fare Tony. Certains, récemment rénovés, comme ceux de la DAF ou de la DTT, seront réaffectés à d’autres services. Le mot d’ordre est clair : pas de m² vide à Papeete.

Avec 17 milliards déjà annoncés pour la première phase, 6 milliards pour la deuxième et 4 pour la dernière, c’est un chantier colossal qui s’ouvre. Derrière les chiffres, un pari politique : celui d’un Pays plus équilibré, moins centralisé, où l’administration elle-même devient actrice de l’aménagement du territoire. Reste à tenir les délais… et à convaincre les agents de faire leurs cartons.

 

Patrice Clech

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