
C’est une alliance symbolique et ambitieuse qui s’est nouée entre la Guadeloupe et le Sénégal. Jeudi 24 juillet 2025, Capesterre Belle-Eau a officiellement scellé un jumelage avec la ville de Yeumbeul sud, en périphérie de Dakar. Une signature en fanfare, portée par des élus des deux rives de l’Atlantique, avec une promesse forte : faire de cette union un levier de coopération internationale, en particulier à l’horizon des Jeux olympiques de la jeunesse que Yeumbeul accueillera en 2026.
D’un côté, Capesterre Belle-Eau, commune rurale guadeloupéenne désireuse d’élargir son rayonnement. De l’autre, Yeumbeul sud, ville sénégalaise dense et jeune, forte de 130 000 habitants sur à peine 4 km², en plein essor sous la houlette de son maire, Modou Bara Gaye. L’élu, qui revendique un parcours au service de la jeunesse depuis 2008, a salué l’arrivée d’un « partenariat de terrain », en phase avec sa volonté de transformer Yeumbeul sud en une plateforme attractive, tournée vers l’économie, la culture et l’international.
La convention de jumelage signée ce jour jette les bases d’un programme de coopération couvrant un large éventail de chantiers : agriculture durable, gestion de l’eau, traitement des déchets, insertion professionnelle des jeunes, valorisation du patrimoine… Une vision transversale qui dépasse les simples échanges symboliques pour poser les fondements d’une entraide concrète. « On rigole ensemble, on pleure ensemble, on travaille ensemble, on gagne ensemble », a résumé le maire sénégalais dans un élan fraternel.
Mais c’est surtout autour du rendez-vous olympique que les deux villes entendent construire leur vitrine commune. En novembre 2026, Yeumbeul sud sera sous les projecteurs en accueillant les Jeux olympiques de la jeunesse, un événement planétaire validé par le Comité international olympique. Des délégations sportives, des investisseurs et des médias du monde entier sont attendus sur place. Capesterre Belle-Eau, invitée d’honneur, enverra alors une délégation officielle pour marquer son soutien et affirmer son ancrage dans ce partenariat naissant.
Ce rapprochement est aussi une manière pour Capesterre Belle-Eau de s’arrimer à une dynamique africaine ambitieuse. À travers Yeumbeul sud, la commune guadeloupéenne se donne une porte d’entrée sur un territoire en pleine effervescence. Et inversement, le jeune maire sénégalais s’offre un ancrage caribéen pour inscrire sa ville dans un maillage diplomatique et économique plus large.
Au-delà de l’image, reste à voir si les promesses de coopération survivront à la solennité des discours. Mais une chose est sûre : entre Capesterre et Yeumbeul, la distance géographique n’a pas empêché de construire un pont politique. Reste désormais à l’emprunter.
Patrice Clech

















