Opinion Outre-Mer
10H00 - vendredi 18 juillet 2025

La caravane d’information ‘Stop aux moustiques » sillonne la Martinique

 
La caravane d’information ‘Stop aux moustiques » sillonne la Martinique

La caravane d’information ‘Stop aux moustiques » sillonne la Martinique

Des panneaux interactifs, une mini-maison infestée fictivement de gîtes larvaires et quelques fioles de moustiques vivants : cet été, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) mise sur une caravane pour éveiller les consciences. À défaut de pouvoir éradiquer les moustiques à la racine, elle espère au moins en faire des sujets de conversation pendant les grandes vacances. L’opération s’intitule « Stop aux moustiques » et compte bien coller au bitume du 16 juillet au 20 août 2025, chaque mercredi matin, dans une commune différente.

C’est sur la place André Aliker, au Lamentin, que cette tournée de prévention commencera. Le 23 juillet, cap sur Les Anses d’Arlet, avant une halte prévue le 30 juillet au François, non loin du village d’arrivée du Tour des Yoles. Les moustiques, eux, ne prennent jamais de congés. Ni en juillet, ni en août. Et certainement pas quand les températures grimpent et que les pluies saisonnières multiplient les points d’eau stagnante, idéals pour leur reproduction.

Face à l’ennemi, la riposte est donc symbolique, mobile, et surtout pédagogique. Derrière cette action de terrain, une idée martelée par les autorités sanitaires : le danger ne se cache pas seulement dans les mangroves ou les ravines, mais bien dans les recoins familiers des maisons. Un vieux bac à fleurs, une gouttière bouchée, une coupelle d’eau oubliée… autant de lieux de ponte pour les moustiques tigres, véritables vecteurs de la dengue, du chikungunya ou du Zika.

La caravane ne prétend pas jouer les héros. Elle déroule, chaque semaine, sa stratégie de proximité. On y croise des animateurs, des scientifiques, des agents de prévention, tous mobilisés pour transformer le public en acteurs de leur propre protection. L’enjeu est double : sanitaire, bien sûr, mais aussi citoyen. Car derrière les animations ludiques, c’est un appel à la responsabilité individuelle qui se profile. Faire la guerre aux moustiques, c’est d’abord refuser de leur offrir l’hospitalité.

Dans un territoire où les épidémies reviennent par vagues, la lassitude guette. Mais la CTM semble y croire encore. Avec cette campagne itinérante, elle veut rappeler que le combat commence dans les cours, les jardins, les balcons. Elle préfère convaincre que contraindre, miser sur l’engagement plutôt que sur la répression. Une pédagogie douce, à défaut d’une solution radicale.

Pendant que les vacanciers profitent du sable chaud, la caravane continue son périple, discrète mais obstinée. Une guerre d’usure, menée à coups de sensibilisation, dans l’espoir qu’un réflexe citoyen prenne racine. Après tout, si les moustiques se multiplient à domicile, pourquoi ne pas y lancer la contre-offensive ?

 

Patrice Clech

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