La Réunion : quatre années de prison pour le couple attaqué au Port
Le verdict est tombé : quatre ans de prison ferme pour l’un des deux auteurs d’un braquage particulièrement violent commis au Port. Le second comparaîtra prochainement. À l’origine, une agression brutale, en plein mois de mai, sur un couple pris au piège par deux individus cagoulés et armés. Une attaque sous la menace, exécutée avec une froideur inquiétante.
Le couple, sérieusement blessé, avait trouvé la force de déposer plainte dans la foulée, déclenchant une enquête express de la part des services de police. Très vite, les enquêteurs ont remonté la piste. Les deux suspects n’étaient pas des inconnus : leurs noms figuraient déjà dans les fichiers. Et leurs profils correspondaient parfaitement à ce genre de coup monté.
Les perquisitions menées dans leurs domiciles ont confirmé les soupçons. Un arsenal dormait dans leurs placards : deux armes d’épaule, des cartouches de calibre 2/50 et 14 mm. À cela s’ajoutaient 106 grammes de cocaïne, près de 3 500 euros en espèces, deux mini-motos, et un lot de consoles de jeux visiblement issues de divers larcins. Une accumulation qui parlait d’elle-même : ces deux-là ne se contentaient pas d’un coup isolé.
Lors de leur garde à vue, les deux hommes ont reconnu les faits sans chercher à les minimiser. Le braquage était planifié. Les victimes avaient été ciblées. La violence, assumée. Le mobile ne faisait guère de doute : appât du gain, facilité, et sentiment d’impunité. Mais la chaîne judiciaire n’a pas traîné. L’un des agresseurs a déjà été jugé et condamné à une lourde peine. Le second suivra bientôt.
Ce fait divers vient une fois encore rappeler la montée en brutalité de certains actes criminels à La Réunion. Le Port, déjà marqué par des tensions récurrentes, voit s’ajouter à la liste un épisode de plus, dans une spirale où la délinquance ne se contente plus du cambriolage mais passe aux armes et à la terreur.
Les objets saisis parlent d’un quotidien mêlé à l’illégal. Drogue, cash, armement, objets volés : un inventaire à la Prévert version zone rouge. Et derrière ce décor, des victimes, un couple marqué, blessé physiquement et psychologiquement, qui devra se reconstruire après avoir croisé la route de deux hommes prêts à tout.
La justice a voulu répondre vite et fort. Le message est clair : les agressions armées ne resteront pas impunies, et l’arrogance de ceux qui pensent pouvoir s’en tirer sans conséquence trouvera un écho derrière les barreaux. Mais pour les habitants, la peur, elle, ne s’efface pas avec un jugement. Elle s’installe. Et se répète.
Patrice Clech
