
Après plusieurs mois de tension sur les étiquettes, les prix alimentaires ont enfin amorcé un recul à La Réunion. Selon les dernières données publiées, l’indice des prix à la consommation s’est stabilisé en mai 2025, mettant fin à une série de hausses entamée en début d’année. Une tendance qui tranche avec le reste de la France, où les prix ont légèrement baissé sur la même période.
Alors que l’inflation alimentaire s’était emballée sous l’effet du cyclone Garance, entraînant une envolée des produits frais (+19 % en mars), le mois de mai marque une respiration. Les prix de l’alimentation ont reculé de 0,3 %, tirés par la chute des produits frais (-3,2 %). Une bouffée d’oxygène pour les ménages réunionnais, même si les produits hors frais continuent d’augmenter (+0,3 %).
Autre bonne nouvelle, les prix de l’énergie poursuivent leur décrue (-1,8 %), enregistrant un quatrième mois consécutif de baisse. Le supercarburant et le gazole ont chacun perdu quelques centimes, tandis que l’électricité et le gaz sont restés stables. Sur un an, la tendance est encore plus marquée avec une baisse de 12 % des prix de l’énergie, tirée par un recul de plus de 10 % sur l’électricité et les carburants. Seule exception notable : la bouteille de gaz, dont le tarif a bondi de 20 % en douze mois.
En revanche, d’autres postes pèsent sur le panier des ménages. Les produits manufacturés enregistrent une légère hausse mensuelle (+0,4 %) et poursuivent leur progression sur l’année (+0,8 %), alors qu’ils baissent en métropole. Même constat pour les services, dont les prix restent stables en mai mais augmentent fortement sur douze mois (+3,3 % contre +2,1 % au niveau national). En particulier, les loyers, l’eau et les déchets ménagers affichent une hausse de 3,5 % sur un an.
L’inflation reste ainsi plus vive à La Réunion (+1,4 % sur un an) qu’au niveau national (+0,7 %), même si l’écart se resserre. Les services de communication, par exemple, continuent de grimper sur l’île (+0,6 %), alors qu’ils reculent de façon drastique en métropole (-15,5 %). Et le tabac, déjà renchéri en mai (+2,8 %), enregistre une flambée de près de 9 % sur un an.
Reste que l’éclaircie sur les produits alimentaires, même légère, pourrait soulager temporairement les budgets les plus serrés. L’alimentation représente en moyenne 16 % des dépenses des ménages réunionnais. Et dans un contexte d’augmentation générale, la moindre baisse a des allures de répit.
Patrice Clech

















