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21H17 - samedi 26 juillet 2025

Non à la reconnaissance d’un Etat palestinien sur les morts du 7 octobre.

 

DANIEL SALVATOREAinsi le président de la République, Emmanuel Macron, vient-il de décider seul, au nom de la France, sans même avoir jamais consulté sur ce point pourtant épineux ses principales institutions démocratiques, que ce soit le Gouvernement ou l’Assemblée Nationale, de reconnaître unilatéralement, sans conditions préalables, la Palestine en tant qu’Etat à part entière.

Certes les Palestiniens ont-ils le droit on ne peut plus légitime, comme tout autre peuple à travers le monde, d’avoir un Etat souverainement constitué, respectueux de leur histoire ancestrale aussi bien que de leur culture millénaire. C’est d’ailleurs en ce sens – la sacro-sainte solution à deux Etats – que, comme tout homme de bonne volonté, profondément attaché aux imprescriptibles valeurs de liberté tout autant que de dignité, j’ai moi-même toujours milité : la coexistence dans une paix juste et durable, comme le préconise à juste titre l’officiel langage diplomatique, entre la Palestine et Israël.

 

UN TIMING MALVENU, APRES LE POGROM GENOCIDAIRE DU 7 OCTOBRE, POUR UNE SOLUTION A DEUX ETATS

Mais là où le bât blesse, rendant cette décision macronienne, quasi monarchique dans sa très personnelle démarche, profondément inacceptable au niveau politique comme sur le plan éthique, c’est, en premier lieu, son timing, extrêmement malvenu tant pareille décision s’avère prise, en réalité, trop tôt.  

C’est en effet faire là le jeu, aussi cruel qu’indécent pour le douloureux souvenir des innocentes victimes de cet abominable et sanguinaire pogrom antisémite, de nature proprement génocidaire dans ses maléfiques intentions, perpétré dans une violence inouïe, le 7 octobre 2023, par les terroristes islamistes du Hamas, cette horde de barbares assoiffés du sang des Juifs pour cette seule (dé)raison qu’ils sont, précisément, Juifs !

Pis, si cela s’avère encore possible après cet épouvantable massacre de masse, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler, de sinistre mémoire pour la conscience juive en son ensemble, la Shoah elle-même, ce crime unique dans les annales de l’(in)humanité : ce que le Hamas entend en fait instaurer, dans cette instable et turbulente région du Proche et Moyen-Orient, n’est autre, à moyen ou long terme, qu’un dictatorial et rétrograde califat, en tous points contraires, notamment dans son total mépris de la femme, aux principes théoriquement universels de toute civilisation digne de ce nom !

 

L’OBSESSIONNELLE ET SECULAIRE HAINE DES EXTREMSTES PALESTINIENS A L’ENCONTRE DES JUIFS D’ISRAËL 

Et puis, surtout, a-t-il donc oublié, ce roitelet de pacotille qu’est aujourd’hui devenu ce narcissique, pour ne pas dire désespérant, Macron, que plus personne au sein des diverses chancelleries internationales n’écoute d’ailleurs vraiment tant il a désormais perdu toute crédibilité, à l’instar des précieux ridicules et autres opportunistes en tous genres à l’intérieur de son inepte cour, que ce sont les Palestiniens eux-mêmes, du moins leurs dirigeants politiques et responsables militaires, qui, viscéralement antisémites et, comme tels, désireux seulement d’anéantir l’Etat d’Israël dès sa création en 1948, n’ont jamais accepté, depuis des décennies donc, les différents plans de paix que leur proposait pourtant généreusement, en leur tendant sincèrement la main malgré leur séculaire, obsessionnelle et irrationnelle haine à l’encontre des Juifs, ce même Israël ?

 

DE SCANDALEUX PROPOS ANTI-ISRAELIENS : UN ANTISEMITISME QUI NE DIT PAS SON NOM ?

Reste à espérer, en cette lamentable affaire, que cette soudaine reconnaissance d’un Etat palestinien, comme souhaite donc le proposer, toute honte bue, Macron en septembre prochain aux Nations-Unies, ne se révèle finalement pas être, comme pourrait le laisser supposer certains des propos résolument anti-israéliens que ce même président de la République a proféré ces derniers temps, une scandaleuse récompense, sinon une encore plus choquante prime, pour les ignobles et impardonnables crimes commis par les barbares et autres tortionnaires du Hamas, en ce jour particulièrement funeste que fut donc, non seulement pour les Juifs, mais pour l’humanité tout entière, le 7 octobre 2023.

Ce serait en effet là, et je n’ose bien sûr y croire malgré l’inquiétante hypocrisie de notre médiocre et triste époque, le pire des antisémitismes, plus encore qu’un flagrant antisionisme, tant, sournois et comme à pas feutrés, il s’avance, certes inavouable face aux théoriques vertus de nos prétendues démocraties modernes, masqué.

 

L’HISTOIRE JUGERA : UNE FAUTE MORALE DOUBLEE D’UNE ERREUR POLITIQUE

Mais, à Dieu, sinon à ce roi nu, ne plaise : la faute morale tout autant que l’erreur politique, de la part de Macron (qui ne fait que multiplier les échecs sur la scène internationale, comme le prouve à suffisance, par exemple, son impuissance caractérisée face à l’injuste et dramatique sort de Boualem Sansal dans une obscure geôle d’Algérie, autre pays en proie à l’impitoyable domination du pouvoir islamiste), s’avèrent ici, en cette reconnaissance prématurée, voire précipitée pour de misérables calculs électoralistes, aussi graves qu’énormes, à ce point qu’il en aura très certainement un jour à en répondre, personnellement, devant le fatal jugement de l’Histoire !

 

L’IMPOSSIBLE DEUIL FACE A UNE PLAIE ENCORE DOULOUREUSEMENT BEANTE

Non, les Juifs, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes par-delà même tout clivage idéologique, n’ont pas encore fait le deuil, après ce nouveau et tragique Holocauste que représenta légitimement à leurs yeux l’innommable tuerie du 7 octobre 2023, de leurs morts ni de leurs otages encore retenus prisonniers, sans raison, dans les angoissants, sombres et terrifiants tunnels de Gaza…

C’est dire si cet inconsistant, désespérant Macron, dont l’impudique cynisme outrepasse ici allègrement la simple décence, se devrait ainsi de nourrir un peu plus de respect, ne fût-ce que sur l’élémentaire mais nécessaire plan humain, devant l’immense plaie ouverte, encore béante, trop fraîche et mal cicatrisée en ce trop court laps de temps après le gigantesque traumatisme du 7 octobre, qui suinte toujours douloureusement, indicible, au tréfonds de l’âme juive !

 

Daniel Salvatore Schiffer*

*Philosophe, écrivain, auteur d’une quarantaine de livres, dont « La Philosophie d’Emmanuel Levinas – Métaphysique, esthétique, éthique » (PUF), et directeur des ouvrages collectifs « Penser Salman Rushdie » (Editions de l’Aube/Fondation Jean Jaurès), « Repenser le rôle de l’intellectuel » (Editions de l’Aube), « L’Humain au centre du monde – Pour un humanisme des temps présents et à venir » (Editions du Cerf). A paraître, sous sa direction, « Critique de la déraison antisémite » (Editions Intervalles).

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