Opinion Outre-Mer
15H49 - mercredi 9 juillet 2025

Laurent Chevallier : un “ambassadeur” à la préfecture de Guadeloupe ?

 
Laurent Chevallier : un “ambassadeur” à la préfecture de Guadeloupe ?

Laurent Chevallier : un “ambassadeur” à la préfecture de Guadeloupe ?

Il a quitté Harare pour s’installer à Basse-Terre. Depuis le 1er juillet, comme l’a révélé RCI, Laurent Chevallier, ancien ambassadeur de France au Zimbabwe, occupe un poste discret mais stratégique : conseiller diplomatique du préfet de Guadeloupe. À 52 ans, cet administrateur chevronné est chargé d’injecter une dose de géopolitique dans les affaires locales pour défendre les intérêts internationaux des Antilles dans la région Caraïbe et au-delà. Mission atypique, mais de plus en plus nécessaire dans un territoire à la croisée des influences caribéennes, européennes et américaines.

Délégué par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Chevallier n’a pas vocation à s’exprimer publiquement. Son rôle consiste à faire le lien entre les enjeux internationaux et les politiques publiques mises en œuvre localement. Derrière le jargon, une idée simple : la Guadeloupe ne peut plus se penser comme un îlot isolé, elle doit se positionner comme un acteur régional à part entière. Coopération économique, diplomatie environnementale, partenariats universitaires ou sanitaires… le champ d’action est large, et les enjeux nombreux.

Le poste, taillé sur mesure, n’a rien d’un gadget administratif. Il s’inscrit dans une logique de projection de l’État sur des territoires où la frontière entre affaires intérieures et diplomatie devient floue. Dans une région marquée par les migrations, les tensions migratoires, les enjeux maritimes et les défis climatiques, l’expertise diplomatique devient un levier d’influence autant qu’un outil d’anticipation.

Laurent Chevallier sera en poste jusqu’au 30 juin 2028. Durant ces trois années, il devra non seulement épauler le préfet sur les questions géostratégiques, mais aussi animer les relations avec les représentations diplomatiques de la Caraïbe. Il devra suivre les coopérations régionales, accompagner les entreprises dans leur déploiement extérieur, et proposer des éléments d’analyse sur les rapports de force dans la zone.

C’est un profil rare qui débarque discrètement en Guadeloupe. Avant d’être nommé ambassadeur au Zimbabwe, Chevallier a occupé plusieurs fonctions dans les services diplomatiques français, avec une solide expérience des dossiers complexes. Son arrivée est aussi un signal : l’État entend affiner sa présence dans les territoires ultramarins en la dotant d’une lecture plus globale, plus connectée, plus politique.

Dans les couloirs de la préfecture, sa prise de fonction s’est faite sans fanfare. Mais les enjeux, eux, sont bien là. Entre Washington, Caracas, La Havane et Fort-de-France, la Guadeloupe est cernée d’alliés, de partenaires, mais aussi de tensions. La mission de Chevallier : décrypter, orienter, conseiller. En somme, faire de la diplomatie dans un décor préfectoral.

 

Patrice Clech

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