À la veille du sommet Choose France, le groupe Ferrero a confirmé un investissement massif de 95 millions d’euros en Seine-Maritime. Un geste significatif pour le territoire normand et une nouvelle preuve de la place de la France en tête des destinations d’investissement en Europe.
Ferrero, géant italien connu pour ses marques Nutella, Kinder ou encore Mon Chéri, va ainsi renforcer sa présence sur le site de Villers-Écalles, près de Rouen, qui produit déjà plus d’un quart de la production mondiale de Nutella. Ce site historique, où sont fabriqués près de 600 000 pots par jour et 2,5 millions de barres Kinder Bueno, représente un des piliers de l’activité du groupe en France.
Ce plan d’investissement prévoit notamment 30 millions d’euros pour la modernisation de l’usine : remplacement de lignes de production, amélioration de l’isolation du site et adaptation aux nouveaux standards de performance énergétique. Une initiative qui fait écho aux enjeux de décarbonation de l’industrie agroalimentaire, devenue une priorité stratégique pour les grands groupes.
Mais l’essentiel de l’enveloppe – 65 millions d’euros – sera consacré au renforcement des capacités logistiques : Ferrero construira deux nouveaux entrepôts dans la région rouennaise, à Cléon (33 millions d’euros) et à Barentin (32 millions d’euros), qui offriront une capacité de stockage de 60 000 palettes pour le premier. Ces nouvelles infrastructures doivent permettre une plus grande réactivité et efficacité dans la chaîne de distribution.
Avec près de 1 000 emplois déjà présents en Normandie, Ferrero consolide son ancrage local. Le groupe emploie au total 1 500 personnes en France, et ce projet pourrait engendrer des créations de postes indirects dans les transports, la maintenance ou la logistique.
Alors que Nutella reste leader du marché français de la pâte à tartiner malgré une baisse de sa part de marché sous les 60 %, cette nouvelle dynamique industrielle confirme l’importance stratégique de la France pour Ferrero. Le groupe précise d’ailleurs dans un communiqué vouloir « faire de la France un pilier de sa stratégie de croissance en Europe », en misant sur « l’innovation, l’excellence industrielle et l’impact local ».
L’annonce intervient au moment où la France vient d’être désignée pour la cinquième année consécutive comme le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers, selon le baromètre EY. L’industrie, notamment agroalimentaire, y reste un secteur-clé, en dépit du ralentissement de la consommation.
Avec cet investissement, Ferrero envoie un signal clair : malgré les tensions sur les matières premières (comme le cacao, dont les prix ont doublé en 2024), la France reste un terreau favorable pour les groupes qui veulent produire, innover et exporter depuis l’Europe.