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12H42 - dimanche 22 octobre 2023

Vous avez aimé la hausse du prix de l’électricité ? Vous allez adorer celle du prix de l’eau ! Tribune du Député Philippe Schreck

 

Vous avez aimé la hausse du prix de l’électricité ? Vous allez adorer celle du prix de l’eau !

Après le désastreux épisode de la réforme des retraites, le Président de la République avait tenté de trouver dans le sujet de l’eau une préoccupation d’intérêt général, sur fond de réchauffement climatique et de pénuries en eau dans de nombreux territoires en France.

Il avait ainsi annoncé quelques mesures cosmétiques et consensuelles, bien en deçà des enjeux à court et long termes qu’entraine cette question.

Quoiqu’il en soit, ce « Plan Eau » est l’occasion pour le gouvernement, dans le contexte du projet loi de finance 2024, de réformer toute la fiscalité sur l’eau et d’alourdir considérablement les redevances payées par les usagers aux agences de l’eau. Ainsi, 500 millions d’euros supplémentaires vont être payés par les Français sous la forme d’une hausse de redevances, avec comme cible privilégiée les agriculteurs. Pour couronner le tout, ces nouvelles redevances seront indexées sur l’inflation.

Là encore, le deux-poids-deux-mesures est flagrant : on indexe sur l’inflation quand il s’agit de prendre aux Français, mais hors de question d’indexer sur l’inflation pour leur redonner du pouvoir d’achat.

Mais après tout, l’eau ne mérite-t-elle pas de grands investissements ? Nul n’en doutera.

Le diable se cache toutefois souvent dans les détails en matière de finances publiques. Ainsi, ces redevances supplémentaires ne seront pas dédiées aux agences de l’eau pour réaliser leurs missions, mais captées par Bercy qui, au-delà d’un plafond de recettes, confisquera et appréhendera tout simplement la manne.

Il serait ainsi bienvenu, d’une part que l’Etat laisse cent pour cent du produit des redevances aux agences de l’eau, afin de leur permettre d’assurer pleinement leurs missions ; et d’autre part, qu’il soulage la charge pesant sur nos agriculteurs en allégeant la fiscalité de l’eau, afin que ces derniers ne soient pas totalement stigmatisés.

Il n’y a pas de doute : grâce à l’utilisation des 49-3, les Mozart de la finance et de l’environnement ont de beaux jours devant eux… au détriment du pouvoir d’achat des Français.

 

Philippe SCHRECK

Député du Var

Co-Président du Groupe d’Études « Prisons et conditions carcérales »