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11H09 - vendredi 28 avril 2023

La fête du travail… Quel sens lui donner en 2023 ? La chronique de Daniel Aaron

 

Si on parle de fête, c’est bien pour célébrer le travail, ses vertus et ses bienfaits … c’est pour le positiver… sinon on ne parlerait pas de fête ! 

Or, depuis de nombreux mois, il y a un mouvement politique sacrément irresponsable qui explique à nos enfants que le travail aliène et que l’enjeu majeur est de s’en libérer ! 

Ce discours a pris une place immense en France et que en France ! Aujourd’hui, dans les rangs des manifestants, combien vont prôner une décroissance, une libération de ces chaînes et inoculer ce poison qui rend les gens désoeuvrés ? Quel avenir pour ces enfants qui démarrent la vie avec cette idée… 

On devrait plutôt parler égalité réelle et donc fêter tous les travailleurs et surtout ceux qui travaillent le plus … 

Ce sont les travailleurs indépendants et tous ces dirigeant(e)s d’entreprise qui travaillent d’arrache pied parfois 35h par 2 jours … ! 

Alors que tout le monde aspire à plus d’égalité, une seule mesure devrait être appliquée pour démontrer cette reconnaissance que le pays doit à ses indépendants. Oui une reconnaissance… 

Cette proposition n’est pas une vue de l’esprit ! Ce n’est pas un énième gadget. Cest du concret et c’est simple à décider. 

Elle est inspirée de 30 ans d’expérience professionnelle au contact de centaines de dirigeants de très petites entreprises, les fameuses TPE que j’ai accompagnées avec passion et avec mes tripes. 

Elle vient de mon observation de l’économie d’entreprise, de l’économie réelle et des enjeux humains, des drames humains, de la formidable incompréhension de trop d’élus, de hauts et petits fonctionnaires sur les enjeux économiques réels. 

Concrètement, je suggère un statut équivalent entre les salariés et les dirigeants des TPE. 

Et je propose plus de justice sociale pour les petits patrons ! Plus d’égalité des citoyens devant le travail ! 

En particulier : « Que la loi portant sur la réduction Fillon des cotisations sociales s’applique aussi aux dirigeants. A tous les Présidents et gérants de société, minoritaire et majoritaire et aux entreprises individuelles ! ». 

Ainsi, pour les travailleurs indépendants ayant des revenus bas, cela ferait plus de 400 euros mensuels de pouvoir d’achat supplémentaires qui viendraient prouver que la collectivité reconnaît l’importance vitale de leur rôle ! 

Demain, la fête du travail est l’occasion de dire que ce sont les travailleurs indépendants qui ont le plus besoin de droit ! Et d’être mieux compris et plus défendus ! 

Dans l’océan infini des lois, règles, réglementation françaises, il est parfaitement scandaleux de constater que les petits patrons ont mille fois plus de devoir que de droit. 

Qu’ils croulent sous des aberrations normatives issues dune autre planète bureaucratique qui tourne en orbite sans jamais toucher la terre. C’est insupportable ! 

Alors aujourd’hui, je vais penser à mes chèr(e)s boulanger, cordonnier, fleuriste, restaurateur préféré, infirmière, plombier…. et les petits agriculteurs qui travaillent tous les jours et même demain le premier mai. 

Je vais penser à cette patronne d’écuries qui cumule deux boulots. Elle, elle en est à 65h par semaine. 

Au petit libraire du coin … 

A ceux qui ont tout perdu, sont montés au 7ème étage d’un immeuble … ! 

Ceux qui s’angoissent que le SMIC va augmenter de 20% si l’extrême gauche arrive au pouvoir avec un programme économique menteur et manipulateur. 

Extrême gauche qui n’a jamais côtoyé la réalité. Qui croit que l’économie en 2023 est encore un terrain idéologique où la lutte des classes va faire progresser l’humanité. Mais bien sur ! Cela s’appelle de la manipulation de masse à la seule fin d’être élu. 

Les TPE représentent 3.2 millions d’entreprise et 20% de l’emploi salarié et surtout, surtout, 44% de la valeur ajoutée du tissu productif. C’est énorme. Et si on rajoute les petites agriculteurs … il faut les soutenir. 

Tous ces acteurs représentent un des ciments de la cohésion sociale dans les campagnes, les quartiers. 

Et à ce titre, ils doivent être mieux traités que les autres salariés. Pas aussi bien. Mieux. 

Pour finir, si on arrêtait les oppositions de classe ! Les vues binaires … Si le premier mai était l’occasion d’inventer un nouveau dialogue social basé sur l’économie réelle ? 

Inspiré, pourquoi pas, de la tradition rhénane ! Où le capitalisme redistribue les richesses bien mieux qu’ailleurs. 

Bonne fête du travail à tous et surtout à ceux qui bossent aujourd’hui !

 

Daniel Aaron