« C’est une guerre. Elle va durer », six fois le Président Macron a répété le mot guerre. Ce mot dit beaucoup aux Armées mais quel rapport avec la lutte contre la maladie et quel est le rôle des armées dans ce combat qui va durer ? Depuis plusieurs années nous menions la guerre contre le terrorisme, une guerre d’un nouveau type a-t-elle commencé, la seconde efface-t-elle la première ?
Contre le CODIV-19, ce sont les citoyens qui sont en première ligne, y compris le corps médical qui agit en pointe lorsque, malgré les mesures décrétées, le virus s’est infiltré. Ce sont les héros de ce combat. Lorsque les moyens sont saturés, les Armées contribuent avec des moyens extraordinaires mais limités, un Elément mobile de réanimation désengorgeant des services saturés à Mulhouse, un avion médicalisé permettant le transfert des malades vers des hôpitaux moins chargés, un porte hélicoptère menant la même mission au profit de la Corse…ajoutons les cinq hôpitaux du service de santé des armées, engagés au même titre que les hôpitaux civils.
Mais la menace terroriste est toujours là ! En fait c’est une guerre à deux fronts que nous menons, le CODIV-19 est aujourd’hui la menace principale à laquelle toute la société doit faire face. Le terrorisme devient une menace temporairement secondaire et le militaire continue à conduire ce combat (Lutte au Sahel, au Moyen Orient, Sentinel) mais il a aussi les missions de sûreté nationale (dissuasion, sûreté des espaces aériens et maritimes, cyberdéfense…). En termes militaires les Armées assurent la couverture face aux menaces qui semblent aujourd’hui secondaires. Gardons-nous de trop demander aux Armées pour qu’elles puissent continuer à mener des missions qui ne cesserons pas après la fin de la pandémie.
Un troisième front s’est déjà ouvert, c’est celui de la survie de notre économie malmenée par le combat contre le virus. Ce combat nécessitera une fois encore l’engagement de tous les citoyens, pour vaincre, la résilience sera le maître mot.
« Aux armes citoyens, formez vos bataillons ! ». Ce cri de guerre s’adresse donc aussi bien aux soldats qu’aux citoyens, chacun à sa part dans les combats qui doivent conduire à la victoire. Vaincre sur trois fronts, même Napoléon n’avait pas eu à faire face à un tel défi. Notre unité est la clé du succès.