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03H21 - vendredi 3 février 2023

Imagine 2023… Notre sort passe par Téhéran et Kaboul. Par Fahimeh Robiolle

 

« Imagine 2023 » ! Je pense en cette année à peine entamée à une région du monde où « être une femme » revient à porter un fardeau : l’Afghanistan et l’Iran.

Pour l’Afghanistan, je voudrais imaginer une nouvelle prospérité afin qu’en 2023 les familles ne soient pas contraintes de vendre leurs filles ou leurs organes pour une poignée de dollars.

Je voudrais imaginer un Afghanistan avec les femmes et les filles qui sortiraient de la nuit des ténèbres, qu’elles auraient à nouveau accès à l’espace public, vêtues de ces vêtements colorés qui varient d’une région à l’autre, libres de vivre, libres de leurs mouvements pour aller à l’école, à l’université, pour travailler, pour se soigner et même aller aux bains publics.

Je voudrais imaginer que, lorsque les talibans flagellent ou lapident une femme sur les places publiques, qu’aucun homme ne reste simple observateur de la scène, ébahi et passif.

Je voudrais imaginer que tous les hommes afghans prennent soin de leurs femmes et de leurs filles, qu’ils les aiment, qu’ils les respectent et les protègent, coûte qui coûte, contre les monstres que sont les talibans.

J’oseimaginer que la communauté internationale cesse de garder ce silence assourdissant et réagisse à ce crime contre l’humanité qui sévit en Afghanistan contre les femmes.

Et que l’on s’occupe davantage du sort des femmes vulnérables qui se cachent en Afghanistan depuis plus d’un an et demi de peur d’être assassinées par les talibans, de celles qui attendent désespérément dans des camps de fortune ou dans des taudis sans ressources, souvent avec des enfants, au Pakistan, en Iran ou en Turquie avec l’engouasse d’être expulsées, et qui attendent désespérément un pays d’accueil.

Enfin je veux imaginer que Mullah Baradar soit vainqueur de sa guerre avec Mullah Habibullah Akhounzada, le kalif des kalifs qui, avec ses 45 ordres et instructions, a mis fin à la dignité humaine et plus particulièrement à la dignité des femmes.

 

Pour l’Iran, je rêve de ce que les 700 personnes tuées en 3 mois, reviennent chez elles, que les 25 000 derniers prisonniers politiques, et tous les autres, enfermés dans des conditions inquiétantes soient libérés, que la peine suprême soit annulée pour plus de 80 d’entre eux.

J’imagine que la démarche de nos parlementaires pour parrainer les prisonniers politiques, surtout ceux condamnés à mort, sera aussi puissante et efficace que celle des parlementaires allemands.

J’ose encore imaginer qu’après le vote à la majorité écrasante des parlementaires du Parlement Européen ainsi que dans plusieurs parlements des pays membres demandant que la structure même des Gardiens de la révolution islamique d’Iran (IRGC) soit inscrite sur la liste noire des organisations terroristes, je voudrais que l’Europe, avec à sa tête Josep Borell (Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité), comprenne que ces votes ne sont pas « une simple décision émotionnelle » ou « un simple état d’âme » [Propos de Josep Borell lui-même, tenus avec le ministre des affaires étrangères iranien et rapportés par ce dernier !]. Les parlementaires ont en effet une compréhension claire de la situation actuelle en Iran et des dangers encourus par l’Europe.

J’imagine que les dirigeants Européens soutiendront enfin la révolution iranienne. Et qu’au lieu de discuter avec ce régime sanguinaire sur le nucléaire (ce qu’ils font inutilement depuis 20 ans), ils entament des échanges avec l’opposition iranienne.

  • J’imagine enfin que les dirigeants Européens expulseront bientôt les ambassadeurs iraniens et leurs familles et rappellent leurs ambassadeurs sans attendre que leurs ambassades en Iran soient l’objet d’un attentat, comme pour l’Azerbaïdjan qui, après une attaque meurtrière, a fermé son ambassade à Téhéran.

Seul l’espoir fait vivre et les hommes savent soulever des montagnes… lorsqu’ils le veulent !

 

Fahimeh Robiolle

Universitaire, chargée de cours en France et aux universités de Téhéran et de Kaboul, Vice-Présidente du Club France Afghanistan