IRAN c'est une Révolution !
12H30 - samedi 17 décembre 2022

Portraits – hommage des deux Iraniens exécutés depuis la Révolution Femme Vie Liberté

 

Mohsen SHEKARI

Mohsen SHEKARI a été arrêté et détenu le 25 septembre pour avoir bloqué la rue Sattar Khan à Téhéran, lors des manifestations que connaît actuellement l’Iran, et qui appellent à la chute du régime islamique d’Iran.

Selon le gouvernement, il aurait blessé un membre de la Force de résistance Basij avec une machette.

Mohsen SHEKARI a été condamné le 1er novembre 2022 pour moharebeh, « faire la guerre à Dieu », et ce, sans procès équitable. Il n’avait pas reçu de représentation juridique adéquate.

Son oncle, Mahmoud SHEKARI, a déclaré que « Mohsen était athlétique et fort ; lorsqu’il a vu les forces de sécurité attaquer les manifestants, il a enlevé le garde-corps sur le bord de la route et l’a placé au milieu de la rue pour bloquer le passage des forces de sécurité », a déclaré Mahmoud SHEKARI.

La famille de Mohsen SHEKARI a indiqué que des signes de torture étaient visibles sur le visage du jeune homme dans une vidéo de confessions forcées, filmée et publiée par l’agence de presse Mizan de la justice iranienne.

Mohsen SHEKARI a été exécuté à Téhéran le 8 décembre 2022, par pendaison, il n’avait que 23 ans.

Il était présenté comme un artiste.

Sa famille s’est terrée dans le silence, pensant que Mohsen SHEKARI serait ainsi libéré. En effet, selon les témoignages recueillis, il a avait demandé aux parents de Mohsen SHEKARI de n’informer personne de l’arrestation de leur fils, pour éviter des émeutes. Leur silence aurait dû permettre, selon eux, la libération de leur fils. Alors qu’ils l’attendaient le 8 décembre 2022, ils ont été informés qu’il venait d’être pendu.

Il s’agit là de la première de nombreuses exécutions fondées sur des manifestations officielles annoncées par la République islamique d’Iran.

 

Majid Reza RAHNAVARD

L’Iran a exécuté par pendaison lundi 12 décembre 2022 un deuxième homme, également condamné pour avoir participé aux manifestations.

Selon les autorités iraniennes, Majidreza Rahnavard avait été condamné à mort pour avoir tué à l’arme blanche deux membres des forces de sécurité et blessé quatre personnes.

Là encore, il a été forcé à de tels aveux et n’a pas bénéficié d’un procès équitable.

A l’occasion de la diffusion des photos et vidéos de tels aveux, on peut y voir un homme montrant des signes de tortures et notamment une main brisée.

Il a été pendu en public à Machhad, dans le nord-est de l’Iran, à 23 ans.

Majidreza Rahnavard était passionné de sport et amateur de lutte. Il avait remporté à ce titre des compétitions.

Sa famille aurait été informée de son exécution par téléphone « votre fils a été pendu ».

De telles exécutions ont pour but de refreiner la Révolution mais démontrent, une fois de plus, que la peur a changé de camp.

De nombreux manifestants ont été condamnés pour des accusations similaires de « faire la guerre à Dieu» et notamment des chanteurs et rappeurs (tel que Tommaj SALEHI) pour des chansons encourageant les Iraniens à combattre le régime et pour leur participation aux manifestations.

Tant que ces manifestants sont connus et médiatisés, ils devraient pouvoir échapper à leur exécution, mais pas aux tortures.

 

Engareh Alirezaï

Citoyenne française d’origine iranienne, chef de rubrique « Iran, c’est une Révolution ! » d’Opinion Internationale