La chronique de Jean-Philippe de Garate
19H13 - jeudi 1 décembre 2022

Gagner contre l’histoire ? La chronique pour une nouvelle époque de Jean-Philippe de Garate

 

Gagner contre l’Histoire ? Et pourquoi pas remonter le cratère d’un volcan en éruption, ou une déferlante -quarante mètres- de la mer de Bellingshausen, en kayak ?

D’un autre côté, la réalité demeure. Nous l’affrontons tous les jours.

Après les divers cycles que certains ont connus – les Trente Glorieuses (1945-71), les années post-68 (1971-1990), puis les Trente Hideuses (1990-2020) marquées par la mondialisation, c’est à dire la deuxième vague américaine et la sinisation de l’Europe et du monde, puis un dérèglement trop évident- n’en sommes-nous pas parvenus à une nouvelle période de l’Histoire, marquée par la pandémie (2020-..) et la guerre renaissante (2022) ?

Comme vous, endurant lecteur, je lis beaucoup, et notamment les « posts » des uns des autres.

Il existe bien sûr plusieurs catégories, assez faciles à caractériser, notamment par les sujets abordés. Je n’énumérerais pas la liste, mais disons que nombre d’entre eux tentent de proposer de beaux projets, de beaux lieux, de belles réalisations humaines. Après tout, ce site est un site professionnel.

Mais c’est parce qu’il est professionnel qu’il n’est pas possible de ne pas tenir compte de la réalité. Je pense à toi, Cher Patrice Fabre, qui essaie toujours de raison garder dans un « environnement financier » qu’on qualifiera, par amabilité, de fluctuant.

CQFD : on ne peut pas éviter l’Histoire.

Ce que nous voyons est bien une déferlante : la guerre n’est pas seulement en Ukraine, elle se profile dans nombre de lieux dont le moindre n’est pas l’île, mais le baril d’explosifs de Taïwan et excusez du peu, de l’Asie toute entière, de Sibérie aux différents centres de décisions du Sud-est asiatique. Et partout, dans le monde, en Europe, cette électricité presque palpable, cette énergie.

Maurice Ravel disait justement que ce n’est pas la valse qui créée le tournoiement, c’est le tournoiement qui anime la Valse.

La vague monte, la danse se prépare. Deux éléments semblent établis.

1. La guerre est redevenue, non seulement une réalité mais une arme que les gouvernements, jusqu’alors, s’interdisaient. Disons que si la Russie fait la guerre, nos chers Alliés ne se sont pas fait prier pour écouler leurs stocks et jouer les Croisés.

Des accords pouvaient être trouvés et le Dr. Henry Kissinger – pas vraiment le pro-russe de service- avait évoqué la nécessité de concessions.

2. La guerre à l’Est n’est que la vague annonciatrice. En navigation, lorsqu’un grain se prépare, il y a souvent une vague assez bizarre, allongée, presque plane, mais lourde. Et derrière elle apparaissent les colosses, ces monstres qui fondent sur le navire et le font craquer comme une coque de noix.

L’avant-guerre n’est pas une fiction.

La « Raison » de l’Histoire se joue de nous.

Mais comment agir pour contrer ce souffle de destruction ?

La première chose est d’en constater la présence.

 

Jean-Philippe de Garaté

Ancien avocat, ancien magistrat, JPG a défrayé la chronique avec son « Manuel de survie en milieu judiciaire » (éd. Fortuna). « Du côté de chez Céline » (éd. Portaparole) a mis en relief sa facette littéraire. A lire également : « Trois petits tours » (Le Lys bleu), Bréviaire de la Destruction (éd. Fortuna), « Le Juge des Enfants » (Portaparole), » l’Avocat » (Le Lys Bleu)…

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