Sois belle et ouvre la
07H30 - samedi 15 décembre 2018

Découvrez les lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO. Aujourd’hui Fiona Mumoki – Kenya

 

Aujourd’hui, selon l’UNESCO, seulement 28% des chercheurs sont des femmes et seulement 3% des Prix Nobel scientifiques leur ont été attribués. On peut parler d’anomalie pour ne pas dire de discriminations lorsque l’on sait que les hommes et les femmes sont représentés à parts égales dans les filières scientifiques au lycée. 

Depuis sa création il y a vingt ans, la Fondation L’Oréal, aux côtés de l’UNESCO, s’engage pour faire croître la part des femmes dans la recherche scientifique.

En soutenant des femmes chercheuses dans le monde entier, la Fondation déploie des efforts plus particuliers en Afrique. Ainsi, le 6 décembre, à Nairobi au Kenya, 14 lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO ont été récompensées. [Vivez l’événement avec les meilleures photos de la cérémonie en fin d’article.]

Et découvrez chaque jour à la une d’Opinion Internationale le portrait d’une de ces lauréates (par ordre alphabétique de nom).

 

Aujourd’hui : Fiona Mumoki – Kenya

 

 

Fiona Mumoki est doctorante au sein du Groupe de Recherche sur les Insectes Sociaux (SIRG), Département de Zoologie et Entomologie de l’Université de Pretoria, Afrique du Sud. Elle travaille sur : Le rôle des phéromones de couvains dans l’inhibition de la domination chez les parasites reproductifs Apis Mellifera Capensis.

 

Réduire la perte de colonies d’abeilles due au « problème Capensis » 

Fiona Mumoki est née et a grandi à Nairobi. Grâce à ses parents, elle a reçu très jeune une culture scientifique. Après avoir décroché sa Licence en Biologie à l’Université de Nairobi, elle a effectué son stage de recherche au Centre International d’Ecologie et de Physiologie des insectes (ICIPE) et puis a obtenu son Master en Génétique de l’Université d’agriculture et technologie de Jomo Kenyatta. Elle a ensuite choisi de poursuivre ses études à Pretoria pour son doctorat.

Fiona Mumoki s’intéresse à la conservation des pollinisateurs comme un moyen d’accéder à la sécurité alimentaire et d’améliorer les moyens de subsistance en Afrique. Son travaille porte sur la détection moléculaire des maladies, la nutrition des pollinisateurs, la phylogénie et actuellement, sur la reproduction et la communication des abeilles. Dans sa thèse, elle décrit lerôle des phéromones de couvains dans l’inhibition de la domination des parasites reproductifs Apis mellifera capensispar les sécrétions de la glande mandibulaire de la reine des abeilles ; c’est cela qui qui permet aux reines d’empêcher que les ouvrières, généralement stériles, deviennent reproductrices. Cependant, il existe des abeilles « anarchistes » (des ouvrières qui deviennent dominantes et reproductrices en présence de la reine).

« Aujourd’hui, les populations d’abeilles mellifères partout dans le monde sont menacées par moult facteurs, dont les pesticides, le changement climatique, les maladies, les infections et les changements dans les usages et la gestion des terres, notamment agricoles. En outre, un défi supplémentaire pèse sur la durabilité des pollinisateurs par les ouvrières pondeuses Apis Mellifera Capensis. Ces abeilles ouvrières parasites envahissent les colonies sensibles et s’établissent comme des « pseudo-reines » usurpant le rôle de reproduction de la reine; ce qui conduit finalement à une diminution puis à un effondrement des colonies. L’infestation par ces parasites « capensis » a contribué à d’énormes pertes depuis leur première apparition en 1991, certains apiculteurs signalant des pertes de colonies atteignant 46 % annuellement ». 

Les recherches qu’elle effectue vont aider à évaluer les effets que ces changements dans les conditions sociales ont sur développement de la domination reproductive chez les abeilles, en examinant les différences dans la composition des phéromones entre les colonies qui résistent et celles qui succombent.

Convaincue de l’efficacité qu’un mentorat volontariste et méthodique joue dans pour la carrière d’une jeune scientifique, elle est extrêmement enthousiaste pour aider et accompagner des jeunes chercheuses femmes et partager les leçons et les compétences acquises auprès des « géants » qu’elle a rencontrés dans sa vie » et grâce auxquels elle continue d’aller de l’avant aujourd’hui encore.

Miss Mumoki a reçu plusieurs prix et récompenses parmi lesquels le prix pour un stage au Consortium for National Health Research (CNHR) en 2010, une bourse de l’African Women in Agricultural Research and Development (AWARD) en 2015. Plus récemment, elle a reçu une Bourse de voyage de la branche nord-américaine de l’Union Internationale pour l’Étude des Insectes Sociaux (IUSSI) afin de participer au congrès 2018 de l’IUSSI, au Brésil.

 

 

Demain :

  • le portrait de Shalena Naidoo – Afrique du Sud

Les lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO :

 

Olanike Akinduyite – Nigéria

 

 

 

 

 

Rima Beesoo – Île Maurice

 

 

 

 

 

Takalani Cele – Afrique du Sud

 

 

 

 

 

Dr. Marilize Everts – Afrique du Sud

 

 

 

 

Charlene Goosen – Afrique du Sud

 

 

 

 

Lerato Hlaka – Afrique du Sud

 

 

 

 

 

Harshna Jivan – Afrique du Sud

 

 

 

 

 

Dr Priscilla Kolibea Mante – Ghana

 

 

 

 

Gladys Mosomtai – Kenya