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15H17 - vendredi 1 avril 2016

Chronique des libertés – 1 avril 2016

 

 

Colère en Écosse après l’assassinat d’Asad Shah

Mirza Ghulam Ahmed, fondateur du mouvement Ahmadiyya - Crédit photo : Makhzan-e-Tasaweer

Mirza Ghulam Ahmed, fondateur du mouvement Ahmadiyya – Crédit photo : Makhzan-e-Tasaweer

Un épicier de quarante ans, très apprécié de la petite communauté de Shawlands, a été poignardé en pleine rue à Glasgow le 24 mars, peu de temps après avoir envoyé un message de paix à tous les chrétiens du pays, leur souhaitant un « joyeux vendredi saint ». La police n’a pour l’instant pas établi de lien formel entre ce message et son assassinat. Néanmoins, la police a déclaré que le meurtre pourrait avoir un motif religieux : en effet, la victime faisait partie de la communauté des ahmadis. Ces musulmans prônent une entente entre les religions et une réforme de l’islam. Des convictions qui ne plaisent pas à tous : en effet, les appels à la réconciliation qu’envoyait régulièrement Asad Shah sur Facebook étaient souvent accueillis par des insultes, voire des menaces de mort. Ce meurtre a provoqué l’indignation de toute l’Écosse. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a participé avec plusieurs centaines de personnes à la veillée organisée en l’honneur de la victime.

 

 

 

 

Une « militarisation » de la police locale est à craindre aux États-Unis

Crédit photo : Oregon Department of Transportation, Flickr CC

Crédit photo : Oregon Department of Transportation, Flickr CC

L’organisation Robert F. Kennedy Human Rights attire l’attention sur deux lois qui viennent de passer devant le Sénat américain. La première, le « Lifesaving Gear for Police Act » assure que tous les officiers auront accès à « l’équipement nécessaire pour se protéger eux-mêmes ainsi que les civils face aux terroristes et aux criminels violents ». La deuxième, « Protecting Lives Using Surplus Equipment Act », tente d’abroger une décision prise par Barack Obama, suite aux évènements de Ferguson, qui visait à limiter le transfert de certains équipements militaires aux forces de l’ordre. En effet, depuis 1997, avec la création du Programme 1033, la Défense transfère son excédent de matériel aux polices locales. Certains commissariats utilisent ainsi fréquemment des armes lourdes, de l’équipement de combat, et viennent même parfois à déployer les équipes du SWAT (groupe d’intervention) lors de crimes non-violents. Robert F. Kennedy Human Rights rappelle qu’en 2015 la police a tué plus de 1 100 personnes, dont 226 n’étaient pas armées.

 

Une étude inquiétante sur l’emploi en Birmanie

Crédit photo : Takeaway, Wikimedia Commons

Crédit photo : Takeaway, Wikimedia Commons

Un récent recensement sur l’emploi en Birmanie a démontré que 20 % des enfants, soit 1,5 million, travaillaient au lieu d’être scolarisés. Ce manque d’éducation les condamne à la précarité dans un pays, où la jeunesse rencontre déjà des difficultés à trouver un emploi. Selon un sondage, le taux de chômage des jeunes de 15 à 25 ans est deux fois plus élevé que pour le reste de la population. Janet E. Jackson, représentante en Birmanie du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a insisté sur le besoin d’une politique nationale promouvant l’emploi des jeunes.

Le rapport comporte un autre chiffre qui témoigne d’une profonde inégalité. Seulement la moitié des femmes de 15 à 64 ans ont un emploi, contre 85 % chez les hommes, et pour un quart d’entre elles il s’agit d’un travail non rémunéré, en tant que travailleur familial, contribuant à une entreprise tenue par un parent.

Enfin il est à noter que face aux réalités économiques du pays, les seniors sont souvent obligés de continuer à travailler à un âge avancé. La majorité est engagée dans des travaux agricoles, forestiers ou de pêche, des secteurs éprouvant physiquement. Pour Janet E. Jackson, cela montre que le pays doit développer des services sociaux orientés vers le troisième âge.

Ces chiffres indiquent qu’après cinquante ans de dictature militaire, la société birmane a besoin de sérieuses réformes. Il reste à espérer que Htin Kyaw, proche d’Aung San Suu Kyi, qui a accédé au pouvoir jeudi dernier, saura apporter ces changements.

 

Intigam Aliyev relâché : un premier pas vers la justice

Ilham Aliyev - Crédit photo : World Economic Forum, Wikimedia Commons

Ilham Aliyev, Président de l’Azerbaïdjan – Crédit photo : World Economic Forum, Wikimedia Commons

Avocat des droits humains bien connu en Azerbaïdjan, Intigam Aliyev, fondateur de l’ONG Legal Education Society, défend depuis des années les opposants au gouvernement victimes de persécutions politiques. Durant la réunion de juin 2014 du Conseil de l’Europe, il avait prononcé un discours dénonçant les différentes violations des droits humains par les autorités azerbaidjanaises. Il y faisait notamment mention de l’arrestation injustifiée d’opposants politiques ou d’activistes critiques envers le gouvernement, ainsi que d’attaques contre des ONG. Il avait été arrêté le 4 août de la même année, inculpé d’évasion fiscale, d’entreprenariat illégal et d’abus de pouvoir alors qu’Amnesty International jugeait fausses ces allégations. Intiham Aliyev aura passé un an et demi derrière les barreaux avant d’être libéré le 28 mars avec plusieurs autres prisonniers d’opinion. Il n’est en revanche pas autorisé à exercer son métier, et ne peut donc pas reprendre la défense de ceux qui, comme lui, sont victimes des accusations arbitraires des autorités azerbaïdjanaises.

 

Un village roumain menacé par l’exploitation du charbon

Crédit photo : Spyridon Natsikos, Wikimedia Commons

Crédit photo : Spyridon Natsikos, Wikimedia Commons

Plusieurs habitants du village de Runcurel, dans le comté de Gorj, se trouvent menacés d’expropriation. Les autorités roumaines à travers la société nationalisée CEO (Complexul Energetic Oltenia) ont en effet décidé d’augmenter le rendement de la carrière de la région. Pour ce faire, la décision a été prise de racheter plusieurs centaines d’hectares à des particuliers. En 2015, plutôt que de continuer à négocier avec les propriétaires, les dirigeants de CEO se sont adressés au gouvernement qui a reconnu la zone contestée comme « d’utilité publique et d’intérêt national ». C’est ainsi que les propriétaires se sont vu proposer le prix de 1 euro le mètre carré, même pour des terrains habités. Ils n’ont aujourd’hui aucun recours contre cette décision car elle ne peut être annulée que par un tribunal, au terme d’une procédure longue qui ne pourrait retarder les travaux d’excavations, ou le gouvernement qui est en l’auteur même.

Aussi, après le lancement d’une pétition qui a recueilli 4 000 signatures, les deux associations Bankwatch et Greenpeace Roumanie ont conjointement attaqué le gouvernement en justice au motif qu’il aurait enfreint la Constitution roumaine. Selon son texte, en effet, toute expropriation doit être accompagnée d’une compensation convenue avec le propriétaire.

À l’heure où les investisseurs du monde entier se désintéressent totalement du charbon et alors que la Roumanie dispose d’un des meilleurs arsenaux énergétiques d’Europe, cette décision menaçant tout un village paraît pour le moins surprenante.

 

Le pasteur Edoh Komi libéré

Crédit photo : News@Lome

Crédit photo : News@Lome

Arrêté à Lomé, capitale du Togo, le 11 mars, le président du Mouvement Martin Luther King (MMLK) avait été condamné le 12 mars pour « outrage à magistrat » et « trouble à l’ordre public ». Cette condamnation le sanctionnait pour avoir organisé une manifestation pour l’ouverture du dossier de Feue Djogbessi Akossiwa, une jeune fille retrouvée morte dans le puits d’un ressortissant nigérian. Le pasteur était depuis détenu à la prison de Lomé. Mercredi, après 18 jours de détention, il a été libéré sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire.

Arrêtons de dénigrer notre chère Tunisie !

En cette ère où les images ont un pouvoir émotionnel puissant et peuvent fausser la réalité, Nous, enfants de la France et de la Tunisie, et amis de cette terre d’Afrique du…