YouPorn, Pornhub, et leurs acolytes du porno en ligne hurlent à la censure et jouent les chevaliers de la liberté quand la République ose demander à leurs usagers… une carte d’identité. À partir du 4 juin 2025, ces plateformes ont suspendu l’accès à leurs sites en France, protestant contre l’entrée en vigueur d’une loi imposant une vérification d’âge réelle, via pièce d’identité. La raison invoquée ? La protection de la vie privée. L’ironie ? Ils prétendent défendre les enfants tout en refusant d’empêcher leur accès à des contenus pornographiques.
Le message publié en ligne, affublé d’un visuel détournant la célèbre Liberté guidant le peuple de Delacroix — Marianne nue et brandissant un drapeau porno — est une insulte à l’histoire, à la République et à la décence. Faire de Marianne une actrice X au nom de la liberté d’expression, c’est pervertir la notion même de liberté. C’est précisément pour préserver la liberté des adultes tout en protégeant l’innocence des enfants que cette loi existe. La France ne veut pas interdire le porno aux majeurs, elle veut empêcher les mineurs d’y accéder sans filtre.
Car les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les dernières études françaises, près de 60 % des garçons et 30 % des filles de moins de 15 ans ont déjà vu une vidéo pornographique. L’âge moyen du premier visionnage est désormais autour de 11 ans, parfois plus tôt. Et la pornographie en ligne n’a rien d’un univers romantique : hypersexualisation, domination, humiliations, voire violences physiques y sont banalisées. Cela façonne des imaginaires et des comportements à un âge où l’on n’a même pas encore appris ce qu’est le respect de l’autre.
YouPorn dénonce un « risque inacceptable » de violation de la vie privée. Mais qu’est-ce qui est plus dangereux ? Qu’un adulte doive prouver qu’il a plus de 18 ans pour accéder à une vidéo, ou qu’un enfant de 10 ans puisse, en deux clics, être confronté à la brutalité sexuelle la plus crue ? Les géants du porno parlent d’alternative technique, de vérification sur l’appareil, mais ils n’ont rien mis en œuvre depuis des années. Et ils oublient de dire que les solutions qu’ils proposent les exemptent de toute responsabilité juridique ou de contrôle.
Quant à leur prétendue modération, elle est une fable : des vidéos illégales, des contenus non vérifiés ou postés sans consentement continuent de circuler sur ces plateformes. Ces mêmes plateformes qui tirent des revenus massifs de la publicité et des abonnements, sans le moindre scrupule quant à leur impact sur la santé mentale des plus jeunes.
Alors évidemment, les sites porno ont la technologie pour eux : VPN, autre sites seront toujours accessibles aux mineurs devenus accros. Il faudra bien un jour que les Etats, chargés de la protection de l’enfance, aillent encore plus loin pour sauver des générations déjà perdues sur le plan cognitif et social.
Suspendre volontairement leur accès en France n’est pas un acte militant, c’est un chantage. Un aveu : ils refusent tout mécanisme de responsabilité. Marianne n’est pas une actrice porno. Elle est la figure de la loi, de l’équilibre entre liberté et ordre. Et aujourd’hui, elle dit non.