Le gouvernement Bayrou et son ministre de l’Économie ne savent plus trop quoi faire pour trouver les 40 milliards d’euros qui permettraient de limiter le déficit budgétaire.
Ils ont renoncé à diminuer la dépense publique, se contentant en fait de diminuer la hausse de cette dépense, ou de tenter d’essayer. Du coup, si l’objectif de la réduction du déficit est encore à l’ordre du jour, il faut trouver l’argent quelque part.
Comme toujours en France, par manque de courage, nos dirigeants essaient de prendre dans la poche de ceux qui ne manifesteront pas, qui ne bloqueront pas le pays. La cible naturelle, première, ce sont d’abord « les riches », au sens « hollandien du terme », ceux qui gagnent plus de 4000€. La cible nouvelle, ce sont les retraités.
Tous les jours un peu plus, on distille ici et là que l’abattement de 10% sur les pensions dont bénéficient les retraités serait injuste, une erreur qui perdurerait…
Il est clair que l’appellation « abattement pour frais professionnels » n’est pas acceptable, elle ne correspond pas à la réalité, mais changeons son nom sans pour autant punir les retraités, appelons cela « abattement lié à l’âge ». Car les retraités ont des coûts de plus en plus importants liés à l’âge.
En devenant retraités, ils perdent, de manière claire, en pouvoir d’achat. Ils n’ont plus de frais professionnels, mais ils ont beaucoup plus de frais néanmoins. Ils sont souvent une génération prise en tenaille. Ils doivent payer les études supérieures de leurs enfants, les loger, faciliter leur installation dans le début de leur vie d’adulte, souvent jusqu’à leurs 35 ans, voire au-delà, tout en accompagnant leurs propres parents dans le grand âge.
Maintenir nos aînés en autonomie, à leur domicile, ceux qui l’ont fait savent qu’il s’agit souvent de mettre en place une véritable PME, que cela coûte très cher. Et quand il n’y a pas d’autres choix que de les placer en maison de retraite ou en lieux spécialisés, cela coûte aussi très cher.
Etre retraité, cela se traduit d’un côté par une perte en revenus, sans espoir de primes annuelles, de bonus, de ré-indexation justifiée, avec un traitement facile et peu coûteux par l’administration fiscale, et d’un autre côté par toujours plus de frais. L’abattement, quel que soit le nom qu’on lui donne, tient compte de cette réalité. Mieux vaut un abattement de ce type, plafonné depuis longtemps, à une énième aide sociale souvent bien plus coûteuse, qui donnera lieu à des effets d’aubaine et à de la fraude.
Le gouvernement ne se trompe pas pour autant, il est vrai que les retraités ne vont pas se lever manifester pour protester contre cette nouvelle mesure. Par contre, les retraités votent. Ils ont, dans leur grande majorité, voté pour Macron et ses députés lors des derniers scrutins. Supprimer cet abattement, c’est prendre un risque fort, celui que leur protestation sera dans l’urne, lors des prochains scrutins, et pas avec un bulletin au centre de l’échiquier politique !
Il est temps que le gouvernement prenne en compte les préoccupations réelles des Français : plus de pouvoir d’achat, moins de déficit, des services publics optimisés, plus de sécurité. Les retraités ont ces mêmes préoccupations, ils les ont même puissance trois, pour leurs propres parents, pour eux, et pour leurs enfants…
Supprimer cet abattement est frontalement contraire aux besoins exprimés par les Français.
Par contre, il y a d’autres pistes pour trouver les 40 milliards d’euros que cherche désespérément l’Etat. Car il est mortel pour notre Nation de laisser nos déficits perdurer, honte aux ministres qui n’ont pas « serré la ceinture de l’Etat »…
Bien sûr, baisser la CSG sur les salaires et les retraites avec une exonération sur les 500 premiers euros, avec en parallèle augmenter la TVA de 20 à 23%. L’idée fait son chemin, les Français y sont prêts.
Surtout, il faut arrêter de prendre dans la poche des gens qui travaillent ou ont travaillé, et nuire à leur pouvoir d’achat, mais il convient de lutter efficacement contre les fraudes sociales et fiscales.
Les prestations sociales au sens large en France pèsent 900 milliards d’euros. La fraude est estimée entre 3 et 10%, selon les différents rapports parlementaires. Récupérer ne serait-ce qu’une partie de cette fraude permettrait de trouver tout ou partie de l’argent que cherche désespérément l’Etat…
Il est grand temps de nettoyer les écuries d’Augias. Il est temps que l’Etat trouve son Hercule !
Commençons par vérifier que les bénéficiaires des prestations sociales résident bien en France et ont effectivement droit à ce qu’ils touchent. Couplons, enfin, les cartes vitales avec les cartes d’identité et les cartes de séjour. Ce sera un début salutaire aux besoins de notre pays.
Là comme ailleurs, il faut passer des mots aux actes. Il faut que chaque administration fasse la chasse à la fraude, sans faiblesse.
Force est aussi de se demander pourquoi cela n’est pas déjà fait ? Nos gouvernants actuels ont-ils peur de mettre en péril la « paix sociale » tout comme lorsqu’ils préfèrent déménager une école plutôt que d’éradiquer un point de deal de drogue ?
Pourtant, il n’y a pas besoin d’avoir la force et le courage d’Hercule pour réaliser ces réformes : il suffit d’avoir la force et le courage du bon sens ! la volonté d’Agir. Quand nos gouvernants actuels se contentent de mots et renoncent à l’action réelle…
Desserrons la ceinture des retraités et de tous les Français en reprenant l’argent du vol dans la poche des fraudeurs !