Chacun connaît la célèbre fable d’Ésope, « l’enfant qui criait au loup », celle d’un enfant qui exagère régulièrement et fait croire à ses voisins qu’un loup attaque ses moutons. Ses voisins le croient de moins en moins, et lorsque le loup attaque vraiment les moutons de l’enfant, tous croient à une nouvelle farce et personne ne vient aider l’enfant. La morale de cette fable est implacable : « les menteurs ne gagnent qu’une chose, c’est de n’être pas crus même lorsqu’ils disent la vérité ».
Depuis 3 ans et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Macron nous ressasse que nous sommes en guerre. Il ressemble malheureusement à cet enfant de la fable d’Ésope, lorsque la vraie guerre viendra, plus personne ne le croira.
Car nous ne sommes pas en guerre ! À quelques jours ou semaines de la signature d’une trêve entre les deux belligérants, une trêve durement imposée par Donald Trump, qui a transformé en à peine un mois, Oncle Sam en Oncle Picsou !
Les mots ont un sens, nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en paix, et il eut été plus juste de dire : si nous voulons préserver la paix, préparons la guerre. Cela nous le savons depuis toujours, d’autant que le conflit en Ukraine n’est pas le premier conflit sur le sol européen depuis la fin de la seconde guerre mondiale, contrairement à ce qu’on entend ici et là.
Sans remonter à 1956, aux chars russes qui envahissent Budapest lorsque l’URSS a écrasé dans le sang la révolution hongroise, nous avons encore tous en mémoire le conflit en ex-Yougoslavie de 1991 à 2001. Le Mur de Berlin était déjà tombé, et ce conflit soulignait, s’il le fallait, que nous n’étions pas à « la fin de l’histoire » et que les risques de guerre n’avaient pas disparu.
Nous savons tous que certains de nos voisins plus ou moins lointains ne nous veulent pas que du bien, qu’il nous faut une armée toujours à la pointe de la modernité, une industrie de défense performante, des militaires prêts à toute éventualité. La spécificité de la France est justement d’avoir toujours su maintenir son outil de défense à un excellent niveau, avec un arsenal nucléaire qui lui permet de dissuader, en ultime recours.
Bien sûr, la gabegie budgétaire des gouvernements depuis les années 1980 a nui à l’état de notre défense et de notre industrie d’armement. Nous devrions avoir plus de frégates, plus de Rafales, plus de satellites, plus de drones, plus de chars, plus de canons, plus de munitions, plus d’efforts dans le Renseignement, et tout cela qu’il y ait conflit en Ukraine ou non.
Pour cela, nous aurions dû restaurer nos comptes publics, nous donner des marges de manœuvre budgétaires, préparer les temps de « vaches maigres » lorsque nous étions en période de « vaches grasses », développer notre économie, augmenter notre PIB, travailler plus, gagner plus. Si pour préserver la paix, il faut bien préparer la guerre, pour préparer la guerre, il nous faut une économie florissante, des entreprises performantes, un pouvoir d’achat fort, un pays riche. Pour préserver la paix, en somme, mieux vaut une économie de paix qui fonctionne à plein régime. Pour préserver la paix, développe l’économie… Une économie forte fait de nous un pays fort. Nous en sommes très loin…
De même, nous savons depuis toujours que nous ne pouvons pas dépendre du bon vouloir de notre meilleur allié, les États-Unis. Nous ne pouvons dépendre de l’état d’esprit du moment au Congrès américain ou des intérêts de leur président et de son Administration.
Tout cela nous le savons depuis toujours. Tous les Français le savent, et le clamer aujourd’hui a-t-il un sens ?
Macron s’agite, crie, une fois de plus, « nous sommes en guerre » et tente de se montrer fort. Mais quelle crédibilité lui reste-t-il, lui qui a poussé Trump à recevoir Zelensky alors que ce dernier n’était pas encore prêt à signer l’accord qu’on lui proposait, ce qui a exaspéré Trump et Vance ? Quelle crédibilité a-t-il quand notre pays hyper endetté propose d’endetter à présent l’Europe ?
Quelle crédibilité a-t-il encore face à nos ennemis potentiels quand dans les relations plus que tendues avec l’Algérie, il choisit de recadrer son premier ministre et son ministre de l’intérieur plutôt que de les soutenir ? En période normale, les deux auraient démissionné dans l’heure ! Quelle crédibilité a-t-il quand il a été désavoué par le Peuple scrutin après scrutin ? Quelle crédibilité a-t-il quand il a peur des « quartiers » s’il se montre ferme face à l’Algérie, tout comme il avait déjà peur de manifester contre la haine des juifs ?
Macron aura bien du mal à incarner la force et la fermeté, sur le plan national comme international.
Il nous faut défendre nos valeurs, protéger notre République. Cela passe par l’affirmation, partout sur le territoire national, des principes qui fondent notre belle République, en premier lieu du principe de laïcité. Si nous voulons gagner la paix, il nous faut regagner les « territoires perdus de la République », pas seulement le Donbass ! Il nous faut aussi relancer notre économie, développer nos entreprises, redresser notre pouvoir d’achat. Il nous faut travailler plus pour gagner plus, et être plus nombreux à travailler, plus de jeunes, plus de femmes, plus de seniors, et plus longtemps.
Ce n’est pas en nous endettant toujours plus, en augmentant la dépense publique toujours plus, en taxant toujours plus, ou en augmentant le coût du travail que nous y arriverons. Ce sont là les armes des faibles. La vraie force, c’est créer toujours plus de richesses et partager toujours plus et mieux.
Vivement une autre gouvernance…