La chronique de Patrick Pilcer
11H57 - mercredi 3 avril 2024

Une Société en plein effondrement ! La chronique de Patrick Pilcer

 

A bien examiner notre Société, en 2024, peut-on vraiment espérer en des lendemains qui chantent ?

Peut-on encore être optimiste ou doit-on préparer ses bagages, son casque et ses rations de survie avant le grand effondrement ? et pour aller où, alors que le constat sur l’état de la société française pourrait être le même dans la plupart des grandes démocraties de la Planète Terre, bien pire dans les « démocraties illibérales », sans évoquer, naturellement, les dictatures russes, chinoises, iraniennes, syriennes, vénézuéliennes, nord-coréennes, etc… ?

Effondrement de notre Ecole, autrefois fleuron de notre Nation. La France est difficilement à la 23ème place du classement Pisa, loin derrière l’Irlande, la Finlande, la Suisse, l’Autriche, et à des années-lumière à présent de la Corée du Sud, du Japon ou de Singapour. Mais bien sûr pour les hauts fonctionnaires du Ministère, ce classement n’est pas fait pour notre système… Quand on a trop de température, on change de thermomètre…

Nous payons les choix faits dans les années 80, avec Chevènement, qui souhaitait que 80% des élèves aient le niveau du baccalauréat. Souhait louable mais sans donner de réels moyens aux professeurs pour réussir cette montée en gamme.

Que 80% d’une classe d’âge obtiennent le niveau du Bac des années 80, même si beaucoup auront ensuite des métiers manuels, est en soi une bonne idée. C’est mieux, mais le mieux est souvent l’ennemi du bien. Il ne fallait pas pour cela abaisser le niveau, et remonter les notes pour atteindre ce but. Il fallait, en parallèle, continuer de mieux valoriser les métiers manuels, dont notre industrie a tant besoin. Notre pays a besoin de soudeurs, de charpentiers, de couvreurs, de chaudronniers, de plombiers, de chauffagistes, de jardiniers, de couturiers, etc…, qui sachent bien sûr lire et écrire, qui connaissent notre histoire et notre géographie. Or, pour atteindre le but fixé, on a abaissé fortement le niveau demandé et on a dévalorisé les métiers manuels. Dans le même temps, on désindustrialisait, à tort, le pays. On a fait croire à tous ces jeunes étudiants qu’ils pourraient aller à l’Université. Du coup, on a engorgé notre système universitaire, et on a parqué ces jeunes en sociologie par exemple, quand nos besoins en force vive étaient ailleurs. Aujourd’hui, il est si difficile d’enseigner, et d’apprendre, dans les Universités, avec tant de gens qui, finalement, n’y ont pas vraiment leur place. Les récents heurts à Nanterre et même à Sciences Po ne sont que le reflet de cette réalité.

Ajoutez à cela l’entrisme des wokistes et islamistes dans l’Education et vous avez tous les ingrédients pour un effondrement total de notre système éducatif. Impossible d’apprendre la Shoah, la Laïcité, le corps humain, la reproduction, la contraception, la théorie de l’évolution et même le simple tableau l’origine du monde dans ces conditions. Impossible de vraiment apprendre à lire et à écrire quand on laisse enseigner l’écriture inclusive. Comment enseigner la Laïcité quand on n’arrive pas à interdire le voile dans les écoles, ou quand on accepte des cantines hallal et des salles de prières dans nos universités ?

Je décris l’effondrement de l’Ecole, mais je pourrais aussi examiner nos hôpitaux. L’Hôpital Pompidou, de l’APHP, a dû faire appel à la générosité publique pour un scanner ou la remise à niveau d’un appareil. Même Paris est devenu un « désert médical » tant il est long souvent d’avoir des rendez-vous avec des spécialistes, ou simplement d’être suivi par un généraliste. Pire, la troisième cause de décès, après les cancers et les maladies cardio-vasculaires, est liée aux erreurs médicales et maladies nosocomiales !

Le Logement au sens large, autrefois fleuron de notre économie, s’effondre. Mais cet effondrement ne peut cacher sa cause : l’absence totale d’une réelle politique d’Urbanisme, de Penser la Ville depuis 50 ans. On entasse des populations dans des cités dortoirs qu’on laisse décrépir, on ne crée aucune des conditions du Mieux Vivre Ensemble. Au contraire, on installe le Vivre Mal, à côté les uns des autres.

Or, si l’Etat déserte, ses ennemis profitent du vide laissé. Les économies souterraines prospèrent comme jamais. Les frères musulmans occupent le terrain social. Les Territoires Perdus de la République se multiplient. Nos Territoires s’effondrent !

Ecole, Hôpitaux, Urbanisme, je pourrais ajouter la Police, la Justice, et même l’Armée, plus rien ne tient réellement debout ! On a beau dépenser plus, le puits est sans fond, et nos déficits publics explosent littéralement. Les Gouvernants ont perdu la main, l’administration tourne toute seule et le mouvement s’emballe. Nous sommes devenus incapables de toute maitrise véritable de nos dépenses publiques, incapables de toute optimisation, incapables de toute transformation !

 

Mais alors tout est-il perdu ? Pas encore. Je citerai deux signes d’espoir.

Aucun ne venant du Président, malheureusement. Le « En Même Temps » ne permet aucun progrès. Un pas en avant, un pas en arrière, cela s’appelle du surplace et en dynamique cela accélère les conditions de l’effondrement. Quand on dit, pour résumer le « En Même Temps », le matin qu’il faut une coalition internationale pour lutter contre le terrorisme après le Pogrom du 7 octobre en Israël depuis Jérusalem, et le soir qu’il faut un cessez-le-feu durable depuis la Jordanie, on perd toute crédibilité internationale. Quand on a peur d’être à la tête de la grande manifestation contre l’antisémitisme pour ne pas enflammer les « quartiers », on perd toute crédibilité nationale. Quand on se dit combattant de la Laïcité et qu’on participe à une prière dans le salon d’honneur de l’Elysée, Maison de la République par essence, on faute ! Avec une telle gouvernance, l’effondrement est « en marche », et s’accélère. La gouvernance de Giscard a permis l’élection de Mitterrand, avec la complicité de Chirac, nous devinons avec tristesse ce que pourrait permettre la gouvernance de Macron, avec la complicité de Bellamy and co !

Non, les deux signes d’espoir viennent de Gabriel Attal et de Xavier Bertrand.

Il aura suffi à Gabriel Attal, fin août 2023, encore ministre de l’Education, de dire simplement : « pas d’Abaya dans nos Ecoles » pour mettre un terme à la stratégie de grignotage entreprise par les frères musulmans, et cela marche. Il reste encore trop de responsables d’écoles, de collèges et de lycées qui ont peur, qui choisissent le « pas de vague » et la politique de l’autruche, ou qui renoncent comme au lycée Maurice Ravel à Paris après avoir reçu des menaces de mort, mais il y a de plus en plus de responsables qui osent dire stop, comme au Collège Jean Bertin dans l’Yonne ces derniers jours. Un seul mot Bravo !

Quant à Xavier Bertrand, il montre dans les Hauts de France que quand on travaille pour son territoire, quand on va au fond de chaque dossier, quand on se bat, quand on ne lâche rien, quand on y va avec les dents et que nos concitoyens voient ce combat de tous les instants et ses résultats, quand on appelle un chat un chat, le matin comme le soir, quand on défend, vraiment, les Hautes Valeurs de la République, la Liberté l’Egalité la Fraternité la Laïcité, parce qu’on les incarne, parce qu’elles nous nourrissent, hier comme aujourd’hui, aujourd’hui comme demain, et bien on fait progresser sa Région, on réindustrialise, on redonne de la confiance et de l’espoir à ses concitoyens… et on bat l’extrême droite comme l’extrême gauche ! Bravo !

Notre Société s’effondre, comme le Monde qui nous entoure, mais les raisons d’espérer sont là. Ne nous résignons pas !

Comme après le Déluge, on peut apercevoir un arc-en-ciel à travers les très épais nuages, et, peut-être bientôt la blanche colombe ramènera un rameau d’olivier…

 

Patrick Pilcer

Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers