Opinion Paris 2024
10H11 - mardi 2 avril 2024

Rien sans les bénévoles – partie 1. Dans les yeux de Paris 2024, la chronique #9 de Frédéric Brindelle

 

Certains portent déjà la tenue officielle. Les 45 000 bénévoles des JOP (Jeucx Olympiques et Paralympiques) de Paris 2024 délivrent leurs plus chaleureux sourires en cette journée de « convention des volontaires » organisée dans l’Arena de Nanterre le 23 mars dernier.

 

Ces passionnés permettront le bon déroulement de nos Jeux Olympiques, grâce à un travail fourni gratuitement. Par envie de participer à l’évènement, d’approcher leurs idoles, de se sentir utiles, de se constituer une boîte à souvenirs transmise en héritage à leur descendance, ils ont répondu sur internet à un questionnaire (en 90 points) sélectif, nécessairement précis et intrusif. Ces « volontaires » doivent donner des gages de confiance. La sécurité reste une préoccupation majeure et les organisateurs craignent les stratagèmes de terroristes, qui tenteraient d’infiltrer cette liste de volontaires.

 

300 000 candidatures ont été recensées, pour à l’arrivée, un nombre d’élus limité. Un tiers de ces bénévoles appartient au monde sportif et saisit les enjeux de sa mission. Souvent identifiés grâce à leurs licences de joueurs, dirigeants, arbitres, leur traçage s’envisage sereinement.

 

Une autre grande partie de ces bénévoles a été sélectionnée par les partenaires des Jeux. Leur identification et leur motivation ne laissent que peu de doute sur leur opérationnalité.

 

Tous les autres semblent plus compliqués à « verrouiller » mais sans eux, pas de Jeux !

 

Le département dédié à la gestion des bénévoles occupe une place centrale au sein du Comité d’organisation. Leur encadrement nécessite une immense rigueur. La sélection devait, en plus, respecter la parité hommes – femmes, intégrer des personnes en situation de handicap, et des bonnes volontés venues d’autres pays (150 nationalités au total).

 

Une fois la sélection opérée, la communication de proximité s’est mise en place, avec tout d’abord cette convention. 20 000 d’entre eux sont venus récupérer une partie de leur paquetage, découvrir la tenue collector portée par Tony Estanguet, lui-même, présent pour l’occasion. Les autres sélectionnés assistaient en visio à cette cérémonie conviviale et galvanisante (films sur l’Olympisme, évocation de leur cruciale mission… etc). Les cœurs battaient déjà bien intensément en attendant le top départ du 26 juillet prochain. Celui des organisateurs devrait dépasser fréquemment le seuil des pulsations minutes supportables. Toutes ces chevilles ouvrières permettront la réussite du quotidien des épreuves. Personne ne sera payé, ni même pris en charge pour l’hébergement et pire, le transport. Difficile dans ces conditions, que l’organisateur fasse preuve d’une trop grande exigence, sous peine de se retrouver avec un poste clef déserté par dépit.

 

Car nous mesurons bien là, les limites du système…

Frédéric Brindelle
Journaliste, chef de rubrique « Opinion Paris 2024 »