Opinion Paris 2024
12H18 - mercredi 27 mars 2024

Ode à ces nobles sports écartés des Jeux olympiques…Dans les yeux de Paris 2024, la chronique #5 de Frédéric Brindelle

 

La grande fête universelle et humaniste ne réunit pas tous ceux qui mériteraient d’y briller. Les contraintes économiques poussent le Comité International Olympique à limiter dans son édition estivale, le nombre d’athlètes et de sports à la renommée internationale.

Vous n’assisterez pas cet été à Paris aux compétitions de Karaté, de squash, de baseball, de roller, de boxe pieds poings ou encore de cricket, dont la pratique concerne une bonne partie de la planète.

La chasse aux sorcières sévit depuis plusieurs années. Beaucoup disparaissent quand les tendances marketing du mercantile CIO, privilégient la mixité des compétitions et le rajeunissement du public. La mixité ne suscite pas de contestations car elle ambitionne de mettre en scène, conjointement, hommes et femmes, dans un maximum de disciplines. Aucune pratique sportive n’en pâtit.  La mixité apporte une bouffée d’oxygène à certains, en plus de ses vertus égalitaires.

En revanche, le rajeunissement interpelle et inquiète. Il faudrait attirer le public jeune qui se détourne du sport traditionnel. Le hand c’est ringard, le judo franchouillard, la gymnastique démodée, l’athlétisme minimaliste, l’haltérophilie ridicule….

Nos jeunes apprécieraient des activités spectaculaires, artistiques, musicales, risquées…. soit ! Le CIO introduit dans son programme le « street » sport. Le spectacle y tient toute ses promesses mais il n’y est pas forcément question de compétitions.

Paris 2024 décide également de convier le breakdance un spectacle artistique dont la fabuleuse aisance physique correspondrait à la devise du baron, « plus vite, plus haut, plus fort ». Pourtant aucun rider, breakdancer ou autre skateur n’ambitionne une médaille d’or quand il décide de s’adonner à sa pratique. La justification de leur présence se pose.

Victimes collatérales de ces choix, Steven Da Costa, notre champion Olympique de karaté à Tokyo (sport en démonstration en 2020, non reconduit par le COJO français), conduira ses trains tout l’été, lui qui bénéficie du statut d’athlète SNCF. Camille Serme, ex-numéro 2 mondial de squash, fera le compte des dépenses engagées toute sa carrière pour aller affronter les Egyptiennes, Britanniques, Pakistanaises, Américaines, sans jamais profiter du soutien d’autres sponsors, peu enclin à investir sans exposition olympique.

Des disciplines doivent également disparaître du programme, faute de places : le très spectaculaire kilomètre de cyclisme sur piste, le canoë kayak bi-place, la descente de VTT…etc.

Des tournois de sports collectifs perdent de leur attractivité avec l’absence de nations majeures pour cause de limitations de participants.

Et pourtant, il serait possible de satisfaire les intérêts de tous en repensant la répartition des sports dans les évènements olympiques.

Suite : Réinventons cet ancestral duo :  Jeux d’hiver – Jeux d’été.

 

Frédéric Brindelle
Journaliste, chef de rubrique « Opinion Paris 2024 »